Après leur participation à la manifestation lors de la visite d’Emmanuel Macron à la Maison du Handball de Créteil, plusieurs dizaines de stylos rouges du Val-de-Marne, de Seine-Saint-Denis et de Seine-et-Marne s’étaient rassemblés ce mercredi après-midi devant le rectorat de Créteil. Réunis ensuite en assemblée générale, ils ont élaboré une stratégie pour amplifier leur mobilisation par des actions de blocage de l’Éducation nationale au plan local.
“C’était important de pouvoir être vu et entendu par notre hiérarchie d’autant que les choses commencent déjà à évoluer. Le ministre de l’Éducation a reconnu lui-même à la radio ce matin qu’il partageait notre constat notamment sur les salaires ! Le premier ministre a également adressé un communiqué aux stylos rouge pour nous répondre. Mais ils sont loin de satisfaire nos revendications”, regrette Arnaud, enseignant dans un collège de Maisons-Alfort. “Il faut aussi que le ministère reprenne en main la chaîne hiérarchique parce que nous sommes victimes d’abus. Il est temps que les inspecteurs reviennent dans nos classes pour se confronter à la réalité du terrain et nous entendent lorsque nous demandons la restauration de l’autorité de l’enseignant”, poursuit-il.
“Le recours aux heures supplémentaires est une fausse solution. Nos collègues travaillent déjà en moyenne 43 heures par semaine. Il faut une revalorisation de nos salaires. Nous payons une partie de l’équipement de nos classes : des livres, toutes les impressions en couleur pour les affichages. Nous le payons avec notre salaire. Les conditions d’apprentissage de nos élèves sont aussi dégradées : avec les suppressions de postes, les effectifs explosent en maternelle. Il manque aussi beaucoup d’enseignants spécialisés : ce sont nos élèves les plus fragiles qui en payent le prix car on ne peut pas les aider correctement. Il manque aussi des remplaçants quand nous sommes malades (ou nos enfants !) : cela fait des jours de classe en moins qui s’accumulent pour nos élèves… Que chacun puis travailler dans de bonnes conditions, enseignants comme élèves, voilà ce que nous demandons !”, insiste Béatrice, professeur des écoles et administratrice des Stylos Rouges de l’académie de Créteil.
S’ils n’ont pas fait le plein de participants, ces enseignants profitent de ces rassemblements pour mettre des visages sur des noms puisque le mouvement s’organise essentiellement en ligne, sur les réseaux sociaux. “C’est utile de se retrouver sur nos groupes facebook. Cela nous permet de ne pas être isolés. J’ai discuté des stylos rouges avec certains collègues et ils semblent partager nos revendications mais préfèrent pour le moment attendre de voir la dimension que va prendre le mouvement”, explique Delphine, jeune enseignante en maternelle à Fontenay-sous-Bois. Jeannick Le Lagadec, membre du conseil de l’ESPE de Créteil représentant le conseil départemental, et élue LFI, s’est également jointe au rassemblement, insistant sur le manque de moyens dédiés à la formation des enseignants.
Des stylos rouges dans les cortèges de gilets jaunes
Au terme de leur manifestation devant le rectorat, les stylos rouges se sont ensuite retrouvés en assemblée générale à la Maison des syndicats (70 enseignants y ont assisté et près de 1500 participants ont suivi le direct sur facebook). Ils envisagent de faire la grève des examens, de réclamer à passer des visites médicales pour pointer du doigt le manque de médecins du travail dans l’Éducation nationale. Ils vont également lancer un appel à l’unité syndicale derrière les stylos rouge, demander aux syndicats du premier degré d’appeler à une grève le 24 janvier afin d’en faire une journée de mobilisation de tout le corps enseignant. Ils ont également proposé de porter, un jour de travail donné, un vêtement de couleur rouge. Enfin, ils appellent à former des cortèges de stylos rouges pour participer aux rassemblements de gilets jaune.
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