L’unité de valorisation des déchets de Valo’Marne, à Créteil, est désormais doté d’un puits de carbone. Le dispositif dégrade le CO2 émis par l’incinération des déchets grâce à des micro-algues.
Ce mercredi soir, Suez inaugurait un puits de carbone dans son unité de valorisation des déchets de Créteil. Le groupe entend recycler les gaz rejetés lors du processus de traitement des déchets. Comment ? En utilisant des micro-algues pour dégrader le CO2 émis par les cheminées de l’usine.
Un système innovant copiant la nature
« Un puits de carbone est un bio-filtre qui fonctionne avec des micro-algues. Elles captent le carbone du CO2 et fabriquent de l’oxygène et de la biomasse » explique Jérôme Arnaudis, directeur du pôle Air chez Suez. « La capacité de photosynthèse des micro-algues est bien meilleure que celle des autres plantes. Un mètre cube de biofiltre permet de capter l’équivalent en CO2 de 100 arbres » poursuit-il.
Le puits de carbone de Créteil permet une double boucle de valorisation. Dans un premier temps les algues dégradent le CO2 et le convertissent en carbone. Ensuite ce carbone est envoyé dans une station d’épuration pour être transformé en bio-méthane, une énergie renouvelable. Le puits vise à purifier l’air des zones urbaines et à favoriser l’économie circulaire.
Lancé en 2015, ce projet est mené en partenariat avec la société Fermentalg qui cherche à utiliser les micro-algues dans des domaines variés, notamment la santé, la nutrition et l’environnement.
Une expérimentation inscrite dans une démarche plus large de revalorisation des déchets
Cette initiative est une première mondiale, insistent les protagonistes. Si des puits de carbone ont déjà été installés en région parisienne pour purifier l’air (notamment à Poissy et à Colombes), c’est la première fois que le dispositif est placé près d’une usine, pour filtrer les fumées qui s’en échappent.
Le puits de carbone de Créteil est un prototype expérimental qui sera testé pendant un an. Lors de cette étape pilote, l’objectif n’est pas de capter et de filtrer l’ensemble des fumées rejetées par le site de valorisation des déchets cristoliens, mais de tester la viabilité de la méthode. Si elle fonctionne, une installation plus grande sera mise en service.
Le puits de carbone s’inscrit dans un projet plus large, le projet Valo’Marne. A terme, l’énergie produite lors du traitement des déchets dans l’usine de Créteil alimentera en chauffage le réseau urbain, créera de l’hydrogène pour les voitures et chauffera même l’intérieur d’une serre où pousseront des tomates.
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Formidable initiative !
Il est étonnant par ailleurs que l’incinérateur de Créteil ne soit déjà relié à un réseau de chaleur. Les économies potentielles de chauffage semblent être colossales.
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