Depuis l’installation en 2006 de la brigade des sapeurs pompiers de Paris sur l’ancien site du commissariat de l’énergie atomique de Limeil-Brévannes – Valenton et Villeneuve-Saint-Georges, les travaux s’enchaînent pour ériger un complexe de logistique et formation à la pointe.
Ce lundi, l’entrée en service de ce bâtiment de restauration de 2000 m2 destiné nourrir un millier de rationnaires a marqué une nouvelle étape dans la mutation de ce site de 13 hectares. Petite révolution : officiers et militaires du rang déjeunent ici dans le même espace.
«C’est pas trop tôt !», lâche, un pompier dans un sourire, en référence à la date de livraison initiale prévue fin 2015.
C’est la première fois qu’un site de la brigade des sapeurs pompiers de Paris externalise la préparation des repas. Dans les centres de secours, ce-sont généralement les militaires qui font office de cuistots pour leurs collègues. Pour le complexe de Limeil-Valenton-Villeneuve, l’économat des armées a lancé un appel d’offre pour trouver un prestataire capable de répondre au cahier des charges des pompiers de Paris. «A l’heure actuelle, la cuisine est en capacité de proposer 55 000 repas annuels. Au fur et à mesure de l’avancée des travaux du complexe, nous allons monter en charge. A l’horizon 2022, nous pourrons atteindre les 175 000 repas annuels ou 1300 repas quotidiens», explique Nicolas Dupont, chargé d’unité pour l’économat des armées.
Trois repas par jours, 7 jours sur 7, des produits frais, diététiques, locavores pour les fruits et légumes (produits à moins de 200 kilomètres), le tout cuisiné sur place, tel est le cahier des charges. Une astreinte est aussi prévue pour nourrir les pompiers de retour d’une lourde intervention. Enfin, le restaurant est en capacité de nourrir des sinistrés en cas de crue centennale.
«Après l’inauguration du bâtiment logistique Phoebus en 2015, voilà le bâtiment de restauration. Ce projet global de complexe va permettre au premier corps militaires de pompiers d’Europe d’être prêts pour les prochaines échéances à venir que seront la coupe du monde de rugby de 2023 et les Jeux Olympiques et Paralympiques de 2024», a rappelé le Général Jean-Claude Gallet, commandant la BSPP.
Fidéliser les jeunes recrues
Ce campus dédié à la logistique et à la formation vise aussi à fidéliser une brigade en besoin constant de sang neuf (1200 postes à pourvoir).
«S’ils veulent monter en grade, il faut qu’ils s’installent en région parisienne. Or, ils sont nombreux à venir de province où ils ont parfois toute leur vie. La brigade essaie donc de leur offrir les meilleures conditions», explique le commandant Fresse. Parmi les prochaines grandes opérations d’aménagement de cet espace de 13 hectares : les bâtiments pour le logement des jeunes pompiers ainsi que des plateaux théoriques et techniques.
En théorie, les effectifs de la brigade des sapeurs pompiers de Paris peuvent réaliser 455 000 interventions annuelles, or, en 2018, ils ont été sollicités à 522 000 reprises. Éprouvante sur le plan physique, cette année a été particulièrement difficile sur le plan moral avec la disparition de deux militaires, Jonathan Lassus-David à Choisy-le-Roi et Geoffroy Henry à Villeneuve-Saint-Georges, sans parler des agressions dont ils sont régulièrement les cibles.
Gilets pare-lame et caméras
Dans ce contexte, la brigade des sapeurs pompiers de Paris va doter les centres de secours de gilets pare-lame et former les soldats du feu à des techniques de self-défense pour neutraliser un individu violent jusqu’à l’arrivée des forces de l’ordre. Enfin, environ 70 centres de la plaque parisienne vont recevoir dans les prochaines semaines des caméras, telles que celles que portent les policiers, pour pouvoir filmer en cas d’agression et améliorer leurs dépôts de plainte.
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