Paris et Ivry-sur-Seine ont signé ce jeudi leur deuxième protocole de coopération. Un enjeu fort pour l’évolution urbaine d’Ivry alors que la ville de Paris dispose de plusieurs terrains de l’autre côté du périph, mais aussi pour l’effacement progressif des frontières Paris Banlieue. A la clef : nouvelles liaisons et concrétisation du parc.
Entre Paris et la banlieue, la coopération s’est accélérée depuis le début des années 2000. Alors que beaucoup de communes limitrophes accueillent des cimetières parisiens ou équipements techniques de la capitale, parfois mués en friches, la réflexion partagée sur le devenir n’était pas optionnelle. Au-delà, l’amorce d’une transition plus douce entre Paris et sa banlieue constitue l’un des enjeux du développement de la métropole.
Adopté par les conseils municipaux des deux communes en juin, le nouveau protocole de coopération entre Paris et Ivry-sur-Seine a été officiellement signé ce jeudi 12 décembre par les maires des deux villes, Anne Hidalgo (PS) et Philippe Bouyssou (PCF).
Des emprises parisiennes déjà transformées
C’est dans ce contexte qu’un premier protocole a été signé entre Paris et Ivry en 2006 autour de priorités thématiques (développement économique, urbain, déplacements, stationnements, gestion des espaces d’interface, logements, démocratie locale, culture) avec un accent particulier sur les quartiers frontière, notamment les bords de Seine, voués à une importante reconversion urbaine avec de grandes zac de chaque côté du périph, de Paris rive gauche à Ivry Confluences. De quoi permettre notamment le rachat de parcelles parisiennes comme par exemple l’ancien terrain de la Sagep (Société Anonyme de Gestion des Eaux de Paris) qui a permis la construction du groupe scolaire Rosalind Franklin dans la zac Ivry Confluences.
La coopération s’est aussi illustrée dans l’échange sur ses projets avec la ville voisine. Dans le cadre du projet parisien Nouvel R du secteur Bruneseau par exemple (photo de une), situé pile au niveau du périphérique, Ivry a fait partie du jury.
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Au-delà des questions urbaines, la coopération a été moins suivie reconnaît le nouveau protocole dans son bilan des actions passées, même si des partenariats ont pu aussi émerger qui n’étaient pas prévus au départ, comme l’accueil à Ivry du Centre d’hébergement d’urgence pour migrants (Chum).
A l’heure où le réchauffement climatique s’est imposé à l’agenda, la question figure en bonne place des nouveaux engagements. Derrière cette thématique, la question du devenir des installations parisiennes comme la Compagnie parisienne de chauffage urbain (CPCU) ou métropolitaines comme l’incinérateur Ivry – Paris XIII, reste entière alors que 45 hectares de la ville appartiennent à la capitale (en tenant compte des 20 ha du cimetière et des 10ha du Syctom). Comité de pilotage et comité technique doivent opérer ce partenariat.
Objectif 2025 pour le parc de la Confluence
Concrètement, l’enjeu prioritaire est la réalisation du parc de la Confluence de 4,5 hectares sur l’emprise actuelle de la CPCU. En découlent une nécessaire refonte de l’organisation du service public de chauffage urbain des villes de Paris et d’Ivry en lien avec l’incinérateur qui contribue à l’alimenter. Le cadrage du partenariat doit permettre de tenir les échéances sans déraper au-delà des délais contraints par les contrats de délégation de service public déjà engagés afin d’ouvrir le nouveau parc dès 2025.
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Un suivi des cessions de parcelles parisiennes
D’autres installations parisiennes doivent faire l’objet d’études au cas par cas pour décider de leur devenir : intégration dans les nouveaux projets ivryens ou transfert. Calendrier de cession et tableau de bord de suivi sont prévus pour éviter d’enterrer les sujets à la moindre complexité.
Concernant les logements sociaux des bailleurs parisiens, le protocole prévoit aussi une meilleure information partagée pour faciliter les parcours résidentiels.
A quand la baignade ?
Au-delà, les deux communes ambitionnent de travailler ensemble sur la réappropriation des bords de Seine qui disposent d’un linéaire continu le long des deux villes. “Cette réflexion s’élargira sur la question de la baignade en eaux vives, dans le prolongement de l’étude APUR qui a identifié le site de la baignade à Vitry. Des hypothèses concernant la zone de baignade au sud d’Ivry, en lien avec la requalification des quais dans l’opération Ivry Confluences et au projet lauréat de Quartus sur l’usine des eaux, sont aujourd’hui envisagées”, rêvent les élus des deux communes.
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Plus généralement, le protocole vise à adoucir toutes les frontières qui coupent le tissu urbain. A l’instar du projet autour de Bruneseau, d’autres secteurs figurent à l’agenda comme la requalification de la rue parisienne André-Voguet, en lien avec le projet urbain Vilars d’Ivry, ou encore la porte de Vitry/ Pierre Sémard. Des installations artistiques sont notamment envisagées.
Nouvelle traversée du cimetière
Concernant le cimetière parisien, qui constitue une grosse coupure urbaine avec Le Kremlin-Bicêtre, une nouvelle traversée piétonne, large, est à l’étude, en parallèle d’une animation des murs.
Revisiter la passerelle aux câbles pour lui faire franchir l’autoroute?
La réhabilitation voir la transformation de la passerelle aux câbles, très visible dans le paysage, devrait aussi faire l’objet d’une étude partagée par les autres partenaires dont le département, “avec notamment une hypothèse de prolongation de la passerelle au-dessus de l’A4, pour penser une continuité douce améliorée et mieux accessible entre le futur parc de la Confluence et le Bois de Vincennes”, détaille le protocole.
Gestion de l’eau, accueil des migrants, prolongement du métro…
Retour d’expérience sur la gestion publique de l’eau, pratiquée à Paris et en réflexion sur le territoire Grand Orly Seine Bièvre dont fait partie Ivry, poursuite de la coopération autour de l’accueil des migrants en portant notamment ensemble la demande d’une organisation régionale de l’accueil des Roms, lobbying commun pour prolonger la ligne 10 du métro… D’autres sujets hors urbanisme figurent aussi parmi les objectifs de ce protocole signé pour deux ans renouvelables.
Quelle honte que je vois “OBJET 2025” pour le parc de la confluence. A Ivry on bétonne à tout va, des centaines de logements sortent de terre (principalement au bénéfice des promoteurs et de la ville d’ivry par l’intermédiaire des droits de mutation Taxe Locale d’Equipement). Le maire a beau verdir ses propos, ce sont les actes qui comptent… Ce parc, cela fait 15 ans qu’on nous le fait miroiter, c’est vraiment honteux, sachant que la population d’Ivry port bénéficie de 0,5 m² d’espace vert par habitant….
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