Dans le nécessaire rééquilibrage économique entre l’ouest et l’est parisien, la petite Défense de Fontenay-sous-Bois figure parmi les places de choix et les nouveaux immeubles de bureaux continuent de pousser autour de la station Val-de-Fontenay, promise à devenir un véritable hub des transports publics dans le Grand Paris Est. Sur le papier, devraient s’y croiser dès 2030 RER E, RER A, métro 1, tram T1 et ligne 15 Est. En réalité, ce cap semble reculer comme la ligne d’horizon.
Entre le prolongement de la ligne 1 du métro qui pourrait déraper en 2032, et la remise en question de l’interopérabilité entre la 15 Est et la 15 Sud à Champigny, qui risque, en plus de modifier les temps de parcours, d’augmenter le retard de la 15 Est en enclenchant un nouveau processus d’enquête publique, cette quintuple interconnexion tant attendue risque de devoir encore patienter. Sur place pourtant, les entreprises parient sur l’avenir. Plusieurs grands groupes de la banque et l’assurance ont augmenté leur présence et d’ici à 2022, 110 000 m² de nouveaux locaux seront commercialisés ou en cours de réalisation. Avec son campus digne d’un siège de Gafa, la Société générale a montré l’exemple il y a quelques années en transférant 5000 salariés et compte poursuivre le regroupement de ses troupes de l’Est parisien dans de nouveaux bâtiments en cours de construction juste en face. C’est justement dans le nouveau QG est de la banque que se tenait ce mercredi l’assemblée générale d’Orbival, l’association d’élus val-de-marnais créée en 2006 pour développer un métro sillonnant le département, s’accordant très tôt sur un tracé qui a été repris intégralement par les actuelles lignes 15 Sud et 15 Est du Grand Paris Express.
Pour autant, l’association a toujours du pain sur la planche pour défendre le projet tel qu’il a été finalisé ces dernières années. Le dérapage budgétaire de l’un des actuels plus grands chantiers de métro du monde et la demande du gouvernement de réduire la facture de 10% a mis sur la sellette un certain nombre d’aménagements et de choix techniques, dont celui de l’interopérabilité qui doit permettre d’aller de Créteil à Val-de-Fontenay sans avoir besoin de changer à Champigny pour passer de la 15 Sud à la 15 Est. Une interopérabilité indispensable, a rappelé l’association Métro Rigollots. « Nous ne sommes pas par principe hostiles à la maîtrise des dépenses, mais ces économies ne doivent pas se faire au détriment de la qualité du projet », s’agace Christian Favier (PCF), président du Conseil départemental du Val-de-Marne et de l’association Orbival, fustigeant « une lubie de techniciens qui découvrent le sujet.»
Alors que la SGP (Société du Grand Paris, l’établissement public maître d’ouvrage du futur métro) a prévu d’arbitrer ce point conflictuel avant l’été en proposant des ateliers de travail, les élus se méfient d’un piège avec une issue du débat écrite à l’avance, comme le rappelle Stéphane Troussel (PS), président du Conseil départemental de Seine-Saint-Denis, invité ce mercredi. « On s’interroge. Dans le cadre du CDG express la consultation s’est faite à la va vite et le résultat final était exactement celui souhaité par l’exécutif » rappelle-t-il. Pour prévenir ce risque et s’assurer que l’ensemble des participants ne soient pas mandatés par l’Etat, l’association Orbival a fait nommer des experts supplémentaires. Tout le monde ne s’accorde pas en revanche sur la nécessité ou pas de participer à ces ateliers. Jacques J-P Martin (LR), maire de Nogent-sur-Marne et secrétaire de l’association Orbival, entend boycotter le guet-apens, considérant que s’asseoir à la table de négociation c’est déjà accepter ses futures conclusions. Tout en rappelant ne pas être dupe, Christian Favier invite en revanche à ne pas jouer la chaise vide, les absents ayant toujours tort.
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Le prolongement de la ligne 1 de Métro, du Tram T1 ou la ligne 15 du Grand Paris Express ne regarde pas seulement la commune de Fontenay-sous-Bois, mais toutes les communes de l’Est parisien.
Aujourd’hui qui est responsable de la cohérence et du calendrier de ces différents chantiers ? Cette personne s’est-elle suffisamment concertée avec les Maires de Fontenay, de Nogent-sur-Marne, de Champigny ou du Perreux ?
Y-a-t-il une vraie volonté politique de renforcer les transports en commun dans l’Est parisien et de permettre par exemple, de traverser l’Est parisien, le Val de Marne, de Fontenay-sous-Bois à Arcueil, sans changement et sans passer par Paris ? C’est ça l’enjeu !!!
Sans l’interopérabilité à Champigny, on n’y arrivera pas …
On paye tres cher les Jeux Olympiques et l’absence totale du 94 dans le dossier qui met au second rang tous les prolongements dans l Est parisien
J’en pense que l’aberration est surtout d’avoir postulé pour les Jeux Olympiques : la priorité des pouvoirs publics français jusqu’en 2024 est devenue la satisfaction des spectateurs pendant 15 jours de Jeux avant celles des usagers franciliens pendant les 30 ans qui viennent.
De quoi rire jaune : même pour desservir les sites olympiques, les délais sont hyper-serrés, grand boxson annoncé par le Canard enchainé. Mais d’ici là, pour tenir coûte que coûte les délais, toutes les réserves financières de la SGP vont y passer …
Mais la maire de Paris a été flattée par des sportifs et des marchands pour croire son aura internationale gonflée par les Jeux. Pareil pour le jeune président. Pourtant, la victoire a été d’autant plus facile qu’il n’y a plus guère de grande ville sur terre pour se mettre sur les bras un pareil chantier et ses gaspillages. Ailleurs, les édiles (élus) deviennent plus soucieux du sort de leurs électeurs.
Tout à fait d’accord.
La ville de Fontenay-sous-Bois est dotée d’hôtels. Les répercussions peuvent être importantes.
Au-delà de l’arrivée ligne 15 est, métro ligne 1 et tramway T1, l’urgence est de dégager le financement de mise à niveau de la gare actuelle RER A et E. C’est déjà tous les jours que les usagers subissent son sous-dimensionnement.
Or, qui doit prendre en charge le financement de ces travaux ? Ce n’est pas clair du tout. Si la SGP doit contribuer à hauteur de 30%, mais essaie de faire moins, et la SNCF est endettée, alors qui en plus de IdF mobilités ? RATP, villes/métropole et départements, région, État ? Pas clair.
La Société du Grand Paris qui construit le Grand Paris Express veut supprimer interopérabilité à Champigny qui permet aux trains de la ligne 15 Sud d’accéder à la ligne 15 Est et de desservir Val-de-Fontenay.
Il ne faut pas se laisser abuser. Cette suppression qui apporte des économies ridicules (90 million d’euros sur un projet qui en coûtera 40 milliards, soit 0,2 % !) est le premier signe de l’abandon de la ligne 15 Est, une des lignes pourtant les plus utiles du Grand Paris Express.
Tous les Val-de-Marnais doivent rester mobilisés pour empêcher cette stupidité.
Vous avez raison et cet investissement est une aubaine pour le Val de Marne Nord ( qui pourrait aussi profiter au sud)
Il faut maintenir ce projet et que nos élus se battent devant l’Etat.
C’est un bon projet pour la commune.
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