De l’isolation thermique des logements au plan vélo offensif en passant par la production d’énergie renouvelable ou la réduction des déchets, le territoire Grand Paris Sud Est Avenir, qui couvre 16 communes du centre Val-de-Marne, d’Alfortville au plateau briard en passant par Créteil, vient d’acter un Plan climat air énergie (PCAET) en 50 actions concrètes qui démarrent maintenant.
Ce plan qui passe en revue aussi bien les questions directement liées à la lutte contre le réchauffement climatique que d’autres enjeux environnementaux comme la biodiversité, l’alimentation, la pollution, a été élaboré au terme d’ateliers menés avec toutes les villes concernées mais aussi des associations et des entreprises, qui ont donné lieu à 278 propositions. Objectif: mobiliser et fédérer les habitants, entreprises et administrations autour d’actions concrètes.
Mettre fin aux passoires thermiques
Le plan s’attaque d’abord directement à tout ce qui contribue au réchauffement climatique, à commencer par les logements passoires thermiques qui obligent à surchauffer. Objectif: rénover 3000 logements par an et accompagner tous les habitants dans cette voie, via notamment une plate-forme numérique. Pour éviter de reproduire les erreurs dans le futur, est aussi prévu d’imposer une charte d’aménagement et de construction durable à destination des aménageurs.
Plus de vélo et de covoiturage
Autre source de réchauffement direct, l’automobile. Là-dessus, le plan propose non seulement d’encourager le vélo, en développant 100 km de linéaires cyclables supplémentaires pour atteindre 340 km, et en passant de 2000 à 5000 places de stationnement vélo. Pour les déplacements plus longs, l’objectif est d’encourager les plans de mobilité inter-entreprise qui favorisent par exemple le covoiturage. Le territoire entend aussi commencer par lui-même en réalisant un plan de déplacement d’administration.
Réduction des déchets, ressourcerie, suppression du plastique
Concernant les déchets, le plan prévoit à la fois de réduire le volume des déchets ménagers de 10% en augmentant notamment la valorisation de matière pour atteindre 50kg/habitant/an en 2030, mais aussi de procéder à l’extension, controversée par certaines associations, de l’incinérateur de Créteil qui doit en parallèle contribuer à augmenter la capacité du réseau de chauffage urbain. Le territoire veut également travailler à un Plan territorial de prévention des déchets. Parmi les initiatives déjà prévues : la création d’une ressourcerie dans les locaux de l’ancienne cuisine centrale de la ville de Boissy-Saint-Léger, pour valoriser 100 tonnes de déchets par an. Pour réduire la production de déchets à la source, le plan prévoit aussi de supprimer le plastique au sein de l’administration du territoire et entend travailler plus intensément sur la lutte contre le gaspillage alimentaire alors que 13 200 repas sont livrés chaque jour dans les établissements scolaires de Grand Paris Sud Est Avenir. Cela devrait passer par un partenariat avec des associations d’aide alimentaire locales et l’expérimentation d’une obligation d’inscription préalable aux restaurants administratifs pour les agents territoriaux.
Un plan alimentaire
Alors que Grand Paris Sud Est Avenir est le premier territoire agricole de la Métropole du Grand Paris, le plan climat air énergie du territoire entend bien valoriser cette dimension en développant en protégeant et développant les surfaces agricoles avec un objectif de 300 000 € d’acquisitions foncières chaque année. Le territoire souhaite par ailleurs développer un Projet Alimentaire Territorial (PAT) pour faire le lien avec l’alimentation. Au programme par exemple : la création d’un marché bio expérimental, des distributeurs de produits frais locaux dans les piscines et médiathèques et bien sûr la lutte contre le gaspillage alimentaire (évoqué plus haut). Le projet d’agro-quartier de Noiseau, suspendu à la décision ou non d’implanter une prison au même endroit, figure également en bonne place.
Lutter contre l’imperméabilisation des sols
Au-delà des question urgentes liées au réchauffement climatique, le plan souhaite aussi travailler sur les enjeux écologiques dans leur globalité, de la préservation de la biodiversité qui doit commencer par un diagnostic, à la prévention des inondations en cartographiant les zones à risques et en menant des expérimentations de chaussées drainantes et réservoirs pour lutter contre l’imperméabilisation des sols. Le plan veut aussi travailler au paysage, contribuer aux objectifs de baignade, se “réapproprier” le massif de l’arc boisé, réhabiliter le sentier d’interprétation agricole du Plateau Briard…
Impliquer les entreprises
Elaboré avec des habitants, associations et entreprises, le plan entend bien impliquer ces dernières, et s’est fixé pour objectif de sensibiliser 100 entreprises par an au sujet de la transition vers un modèle plus durable, et de doubler dès 2020 le nombre d’entreprises ayant obtenu le label RSE du Cecap (Club d’entreprises locales). Pour inciter les entreprises à travailler en ce sens, le plan prévoit d’inclure dans la charte des achats responsables du territoire une pondération favorable aux entreprises détentrices d’un label reconnaissant leur engagement environnemental ou sociétal.
Le territoire souhaite aussi travailler en partenariat avec l’université Paris Est Créteil, les hôpitaux, l’Inserm pour structurer avec eux la filière santé-environnement-qualité de l’air.
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Bien. À voir dans la durée si les maires suivront.
Pour l’instant, c’est pas ça : aucune des 16 villes ne coche toutes les cases d’une ville cyclable, piétonne et accueillante PMR.
Aucune.
Le retard français accumulé depuis les années 60 est abyssal.
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