Logements | Val-de-Marne | 05/06/2019
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Val-de-Marne : lancement d’un deuxième plan contre la précarité énergétique

Val-de-Marne : lancement d’un deuxième plan contre la précarité énergétique © Fb

En Val-de-Marne, entre 45 000 et 70 000 ménages seraient en situation de précarité énergétique. Ce phénomène s’explique notamment par la présence d’un habitat ancien, mal isolé, et à l’augmentation constante du prix de l’énergie. 

Le Conseil départemental, qui a expérimenté ces trois dernières années un premier dispositif à Champigny-sur-Marne, Vitry-sur-Seine et Villeneuve-Saint-Georges, vient d’annoncer son extension à toutes les communes.

«J’ai épluché toutes mes factures d’énergie avec un ingénieur et une fois les calculs faits, j’ai réalisé que le réaménagement de mon domicile m’avais permis de réduire ma consommation de 900 kilowatts et d’économiser une centaine d’euro tous les ans», explique l’un des premiers usagers du PRET (plateforme pour la rénovation énergétique pour tous), un dispositif lancé en 2014 dans le cadre du premier plan départemental de lutte contre la précarité énergétique. Un outil destiné à simplifier les démarches des ménages confrontés à cette problématique.

Une douzaine d’ambassadeurs de l’énergie ont réalisé des diagnostics gratuits chez l’habitant, dans trois villes expérimentales particulièrement concernées par ce phénomène : Champigny-sur-Marne, Vitry-sur-Seine et Villeneuve-Saint-Georges. Près de 641 diagnostics ont ainsi été effectués auprès de publics notamment identifiés par des partenaires locaux (CCAS, EDS,…). Dans certains logements, des travaux d’amélioration du confort thermique ont été jugés nécessaires et près de 300 ménages ont été accompagnés financièrement ou techniquement grâce au Fonds social d’aide aux travaux de maîtrise de l’énergie, d’une assistance à maîtrise d’ouvrage ou de partenaires extérieurs.

«56% des ménages suivis ont réalisé jusqu’à 300 euros d’économies d’énergie sur l’année et une large majorité a amélioré son confort notamment en hiver alors que certains ne se chauffaient même plus. Cette expérimentation a confirmé la diversité des situations de précarité énergétique qui nécessitent des réponses spécifiques et individualisées. L’accompagnement sur la durée et l’avance des aides sont également ressortis comme des facteurs déterminants du passage à l’acte quand les travaux, même minimes sont nécessaires», insiste Christian Métairie, vice-président du Département en charge du développement durable et de la transition énergétique.

Avec près des deux tiers de son parc d’habitation construit avant 1974 et les premières réglementations thermiques, le Val-de-Marne est un territoire majoritairement concerné par la précarité énergétique, et, après avoir dressé un bilan de l’expérimentation du PRET, le Département a décidé de l’étendre à l’ensemble des 47 communes.

15% des ménages se privent de chauffage l’hiver

Le chauffage « tout électrique » est minoritaire (27 % des logements) mais davantage présent chez les locataires de petites surfaces dans le parc privé qui
sont souvent des publics en situation de précarité (à noter qu’environ 16 % de la population val-de-marnaise vit en dessous du seuil de pauvreté). La facture d’électricité moyenne d’un ménage val-de-marnais est d’environ 560 € par an, tous usages confondus et pour une surface moyenne de 70m². Pour le gaz, elle s’élève à environ 1 200 € par an en moyenne pour les ménages raccordés, détaille une étude du département qui pointe également qu’un tiers des ménages en précarité énergétique sont des familles monoparentales et que 50% des ménages ont des difficultés à payer leur facture d’énergie, au point que 15% se privent de chauffage l’hiver.

D’où la nécessité de poursuivre le plan contre la précarité énergétique en associant d’autres échelons de collectivités, alors que 40 000 ménages investissent plus de 10% de leurs ressources dans l’énergie. La seconde phase de ce plan était présentée ce mardi matin, suivie de la signature d’une déclaration d’engagement commun du président de la Métropole du Grand Paris, Patrick Ollier, des présidents des trois territoires métropolitains, Laurent Cathala, Michel Leprêtre et Jacques JP Martin ainsi que des représentants de Maîtrisez votre énergie, l’agence locale de l’énergie et du climat de l’est parisien, de l’agence de l’énergie du CAUE du Val-de-Marne, d’Enedis Seine-Saint-Denis et Val-de-Marne et de GRDF Ile-de-France Est. Au-delà des aides financières comme les chèques énergie et l’aide aux impayés, les diagnostics à domicile vont se poursuivre pour faciliter les économies d’énergie, l’isolation… Un programme, Habiter mieux, cofinancé par le département, l’Anah (agence nationale de l’habitat) et l’Etat, doit notamment contribuer au financement de travaux de rénovation énergétique jusqu’à 60% de leur montant.

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