Environnement | Val-de-Marne | 11/07/2019
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Val-de-Marne: un atlas des paysages pour penser l’urbanisme

Val-de-Marne: un atlas des paysages pour penser l’urbanisme

Eviter le bétonnage bourrin et les grosses erreurs d’urbanisme grâce à une connaissance fine des paysages, de leurs spécificités, des usages des habitants, tel est l’enjeu de l’atlas des paysages et des projets urbains du Val-de-Marne.

Jusqu’à présent, collectivités territoriales et services de l’État possédaient chacun leurs propres documents cartographiques d’aide à la décision dans l’élaboration de leurs projets. Désormais, Préfecture du Val-de-Marne, Conseil départemental et territoires travailleront sur un outil commun: un atlas des paysages.  Un outil développé sous l’égide de la Direction régionale et interdépartementale de l’équipement et de l’aménagement (Driea), avec le CAUE (Conseil de l’architecture, de l’urbanisme et de l’environnement) du département.

Les premiers Atlas des paysages ont été conçus dès les années 1980 pour identifier des espaces emblématiques ou exceptionnels à protéger de l’étalement urbain. Depuis, les départements français se sont tous majoritairement dotés d’un tel outil pour mettre en place leurs politiques publiques impactant le paysage.

Deux équipes de paysagiste ont travaillé, l’une pour les services de l’État et l’autre pour le Département. Elles ont établi une première identification des zones remarquables en Val-de-Marne, vingt ans en arrière. «A cette époque là, la méthodologie était plutôt conçue pour des départements ruraux et ils ont eu beaucoup de difficultés à appréhender le morcellement paysager dans un milieu urbain et péri-urbain», explique Tim Boursier-Mougenot, paysagiste conseil de l’État. Ces documents ont permis d’identifier des paysages très divers entre l’habitat dense, le pavillonnaire, les aires puzzle où se juxtaposent de parcelles, les paysages de coteaux, la plaine industrielle autour de la Seine ou encore les bords de la Marne, les paysages de la vallée de la Bièvre et les paysages agricoles.

Après deux décennies d’expérience, les pratiques se sont affinées pour mieux appréhender les dynamiques en partant de l’analyse terrain. «Il y a 20 ans, les notions de biodiversité, de nature en ville, de reconquête du sol et de changement climatique n’étaient pas au cœur de nos réflexions comme c’est le cas de nos jours. Tout l’intérêt aujourd’hui est d’aborder l’analyse des territoires à partir des usages qu’en ont les populations. Si l’on ne s’intéresse qu’au lit d’une rivière, on ne va pas voir le chemin de l’eau à travers les affluents, les talwegs, les sources», illustre Thierry Maytraud, urbaniste et hydrologue, qui a conçu le plan de paysage du SAGE (Schéma d’aménagement et de gestion des eaux) Marne Confluence.

«Autour de Paris, il y a une pression de l’urbanisme  non pensé»

«Les grands paysages reconnus dans les documents cartographiques de référence préexistants autour de la Marne, de la Seine, du Plateau Briard, des murs à pêche de Fontenay-sous-Bois, de la Bièvre sont presque sauvés parce que les élus et les populations les identifient désormais facilement et y sont très attachés. En revanche, il faut se soucier du reste. Autour de Paris, il y a une pression de l’urbanisme non pensé. Il est fréquent par exemple que des maisons en meulière soient rasées pour faire place à un ensemble d’immeubles. Il ne s’agit pas de mettre ces espaces sous cloche mais de rendre la densification plus acceptable en préservant des jardins, de la pleine terre, des espaces de respiration», pointe le paysagiste Michel Audouy.

 

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