Grands projets | | 12/07/2019
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Vitry-sur-Seine menace l’État de bloquer les projets urbains aux Ardoines

Vitry-sur-Seine menace l’État de bloquer les projets urbains aux Ardoines © Fb

Alors que le secteur des Ardoines est en pleine reconversion urbaine, dans le cadre d’une relation contractualisée avec l’Etat, la ville de Vitry-sur-Seine, qui compte investir près de 250 millions d’euros, réclame à l’État une participation au moins équivalente, menaçant d’une pause les permis de construire. 

Avec ses 300 hectares de ressources foncières à proximité immédiate de Paris, le quartier des Ardoines est l’une des plus grandes opérations d’aménagement urbain en France. En mars 2017, la signature du contrat d’intérêt national s’était accompagnée d’engagements financiers de toutes les collectivités partenaires à hauteur de 58,6 millions d’euros dont 30 millions d’euros de l’État, notamment pour la construction du collège du Port l’Anglais et le franchissement des voies ferrées au niveau de la gare de Ardoines.

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Deux ans après, des études et des projets ont été lancés. L’Epfif (Etablissement foncier d’Ile-de-France) a déjà acquis 19 hectares pour un montant total de 63 millions d’euros et plusieurs promesses de vente ont été réalisées portant sur près d’un millier de logements mais aussi des immeubles d’activités. En termes d’équipement public, un collège ouvrira en septembre et un nouveau pont de franchissement des voies ferrées est en cours, financé par plusieurs collectivités et l’Etat. La ligne 15 Sud du Grand Paris Express est aussi en cours de chantier, avec une gare prévue aux Ardoines, qui constituera un véritable hub connecté au tramway T9 et à des lignes de bus.

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Concernant les équipements municipaux qui doivent accompagner l’arrivée de nouvelles populations, comme les écoles, les crèches et autres services, la ville s’inquiète néanmoins des financements de ce nouveau quartier de ville. «Aujourd’hui, les premiers apports sont épuisés. Désormais, il faut passer à une nouvelle étape. La situation budgétaire de la ville est de plus en plus délicate du fait de la suppression de nos ressources fiscales ainsi que des baisses de dotations de l’État. A elle seule, Vitry-sur-Seine n’a plus la capacité d’accompagner le rythme des projets, qu’il s’agisse des Ardoines ou du programme de renouvellement urbain tel que cela avait été envisagé au départ. Il est inconcevable de “faire de la ville sur la ville”, si nous n’avons pas les moyens en parallèle de répondre aux besoins des nouvelles populations que nous accueillerons», estime Jean-Claude Kennedy, maire PCF de la ville. En juin, l’édile a écrit au préfet du Val-de-Marne pour obtenir un nouveau soutien de l’État. Reçu par la sous-préfète de L’Haÿ-les-Roses, il n’a toutefois pas obtenu satisfaction et a sollicité à nouveau Laurent Prévost, sans réponse. «Nous tiendrons rigueur à l’État s’il ne nous accompagne pas et mettrons l’OIN sur pause. Après tout, nous avons encore le pouvoir de signer les permis de construire», prévient l’élu.

De son côté, la préfecture estime au contraire avoir été au rendez-vous de ses engagements. «L’équilibre général du contrat d’intérêt national qui a été signé il y a deux ans et demi n’a pas été modifié. Toutes les opérations d’aménagement qui vont être menées dans la zone vont aboutir sur des bilans équilibrés. A l’issue de nos premier échanges avec la ville de Vitry, il semble que nous soyons en désaccord sur l’analyse de la situation. Nous avons priorisé des moyens sur ce territoire parce que l’État a considéré qu’il revêtait un intérêt régional voire national, mais c’est également à la municipalité, signataire du CIN, d’investir dans l’aménagement de ce quartier. Par ailleurs, nous proposons chaque année aux communes une dotation de soutien à l’investissement local et Vitry ne nous a pas demandé son soutien», réplique-t-on au cabinet de la préfecture.

Mi-2016, avant la signature du CIN, les élus de Seine Amont avaient déjà tapé du point sur la table.

Lire : Projet urbain des Ardoines: les élus demandent à l’Etat de mettre au pot

 

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