Y-a-t-il un danger à laisser se développer un bidonville au parc des Lilas de Vitry-sur-Seine ? Pour l’heure, le consensus n’a pas été trouvé alors que l’hiver approche.
Avec les premières fraîcheurs de l’automne, les cheminées artisanales des baraques du parc départemental des Lilas ont commencé à cracher des panaches de fumée. Les enfants sont scolarisés, des sanitaires ont été installés, une benne à ordure est régulièrement vidée et la police se rend régulièrement sur le camp.
Le conseil départemental, propriétaire des lieux, pensait obtenir l’expulsion du campement le 1er octobre dernier mais le juge des référés a pour la deuxième fois décidé de reporter l’audience au 24 janvier, estimant qu’il n’y avait pas urgence. «C’est extrêmement préoccupant. Je ne m’explique pas les raisons de ce double report. Nous avons déposé notre recours au début de l’année. Depuis, le camps a grossi. A l’heure actuelle il y a environ 400 personnes sur place. Il y a un réel danger d’effondrement», déplore le président Christian Favier.
La ville de Vitry-sur-Seine partage cette préoccupation et a produit des plans pour créditer la fragilité du sol sur les parcelles occupées. Le préfet du Val-de-Marne, Raymond Le Deun a de son côté rappelé à plusieurs reprises qu’il apporterait le concours de la force publique pour procéder à l’évacuation du site à partir du moment où l’administration départementale obtiendrait un jugement. «Mais comme cette procédure peut être longue, il est possible que l’autorité municipale prenne un arrêté de péril imminent si elle considère que les conditions présentent un risque pour la sécurité des personnes qui y résident», avait-il expliqué il y a quelques semaines lors de son audience devant le conseil départemental.
Or, Vitry-sur-Seine ne souhaite pas prendre un tel arrêté. «Nous ne voulons pas prêter le flan aux critiques en prenant une décision qui aboutirait à l’expulsion de toutes ces personnes. Nous serions prêts à accueillir des personnes sur notre commune comme c’est le cas dans des structures à Orly ou Ivry-sur-Seine mais nous demandons d’abord l’organisation d’une table-ronde pour trouver une solution régionale. L’État n’a pas besoin d’un arrêté de péril imminent pour intervenir», assure-t-on au cabinet du maire.
De son côté, l’association Romeurope 94 assure que le nombre d’habitants du bidonville est deux fois moins élevé que ce que le conseil départemental communique, et que la dangerosité du terrain est un faux-prétexte pour obtenir l’expulsion.
N'envoyez que des photos que vous avez prises vous-même, ou libres de tout droit. Les photos sont publiées sous votre responsabilité.