Accueillant la porte-parole du gouvernement Sibeth Ndiaye ce jeudi, l’association Rejoué de Vitry-sur-Seine en a profité pour réclamer la mise en place d’une filière pour mieux structurer l’activité du réemploi des jouets encore balbutiante.
La durée moyenne d’utilisation d’un jouet, aujourd’hui, est estimée à huit mois alors que ces produits sont conçus pour une durée de vie moyenne de 15 à 20 ans. Alors, plutôt que de jeter plusieurs dizaines de milliers de tonnes de jouets tous les ans, des acteurs de l’économie sociale et solidaires se sont attaqués à ce gisement inépuisable.
Sur les 100 339 tonnes de jouets jetés chaque année, environ 10% sont aujourd’hui réemployés. En France, neuf structures se sont regroupées au sein d’un collectif où figure l’association Rejoué dont le chantier d’insertion est situé à Vitry-sur-Seine.
Créée en 2012, l’association à but non lucratif Rejoué parvient aujourd’hui à
drainer des jouets en pagaille vers ses ateliers qui se situent depuis deux ans dans l’ancien centre de tri postal de l’avenue de l’abbé Roger Derry à Vitry-sur-Seine. Mais les 2000 m2 de surface ne suffisent presque plus à Rejoué qui avait déménagé à l’été 2017 de ses locaux trop exigus du 14e arrondissement de Paris. En attendant de trouver autre chose, ils peuvent compter sur le soutien de la fondation d’entreprise de la Française des Jeux qui va mettre à leur disposition un entrepôt où ils pourront stocker les jouets qui ont été remis en état par les salariés en insertion.
Malgré ses moyens limités, Rejoué est parvenu en 7 ans à collecter 300 tonnes de jouets et à en vendre 160 000, tout en accompagnant vers un retour à l’emploi pérenne près de 160 personnes. Avec le projet de loi relatif à la lutte contre le gaspillage et l’économie circulaire, en cours d’examen au Parlement, Rejoué et huit autres structures présentes sur l’ensemble du territoire national, espèrent voir leur activité pérennisée.
Cette loi devrait acter la création de quatre nouvelles filières REP (responsabilité élargie des producteurs), qui permettrait, à l’instar des piles, d’impliquer davantage les constructeurs dans la vie de leurs produits, après leur vente. Les jouets devraient faire partie de ces quatre nouvelles filières mais Rejoué souhaite s’en assurer, d’où l’accueil régulier au cours de ses dernières années de membres du gouvernement tel que Brune Poirson, Secrétaire d’État auprès de la ministre de la Transition écologique et solidaire, ou ce jeudi Sibeth Ndiaye, secrétaire d’État auprès du Premier ministre et porte-parole du gouvernement.
Pour les acteurs du réemploi de jouet, cette filière REP leur permettrait de de se doter des ressources financières nécessaire à son développement partout en France. «Nous aimerions dupliquer des structures telles que Rejoué dans les régions où il n’y a encore personne parce que la réussite de ces initiatives repose sur la proximité avec les territoires et pour cela, il faut que nous soyons accompagnés», a insisté Nathalie Ourry, directrice de l’établissement auprès de la Secrétaire d’État.
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