La plus mythique des courses de trot attelé célèbre ses 100 ans ce dimanche 26 janvier. A l’hippodrome de Vincennes,18 attelages s’élanceront pour tenter le Grand Prix d’Amérique. Une compétition que les cavaliers d’aujourd’hui abordent bien différemment de leurs prédécesseurs de 1920…
« On est prêt », assure aux micros tendus Jean-Michel Bazire, sans se départir de son flegme et encore couvert de la boue noire de la piste détrempée.
Bazire est un habitué des podiums. En finissant premier ce jeudi du Prix de Yonkers Raceway, le driver et entraîneur sarthois vient d’ajouter une victoire à son palmarès de plus de 6 200 courses remportées. Avec 4 Grand Prix à son actif, il fait partie des 6 « top-drivers » sur 18 participants, et a participé à l’entraînement de quatre des montures en lice.
Ce jour-là, sur la ligne d’arrivée, ses compatriotes Eric Raffin et Franck Nivard ont terminé respectivement huitième et neuvième. Ce qui ne présage rien des jours qui vont suivre. Le val-de-marnais Alexandre Abrivard, natif de Thiais, ainsi que le Suédois Björn Goop et l’Italienne Gabriele Gelormini comptent aussi parmi les favoris.
Dimanche, ils dirigeront les meilleurs trotteurs mondiaux âgés d’entre 4 et 10 ans à l’occasion du 100e anniversaire de l’épreuve.
Héritage historique, course transformée
C’est le 1er février 1920 que s’est disputé le premier Grand Prix d’Amérique, en hommage à l’aide des Alliés américains à la France pendant la Grande Guerre.
Depuis, les éloges diplomatiques ont laissé place à l’exploit sportif …et à l’œuvre caritative. Cette année, la Fondation pour la Recherche Médicale a été désignée pour recevoir les recettes de la vente de billets – au tarif de 5 euros – et des t-shirts officiels, conçus par la créatrice de mode Agnès B.
Le tracé de la piste a été modifié par rapport à la première édition et la distance à parcourir a sensiblement augmenté – 2 700 mètres contre 2 500 mètres à l’origine. Mais certaines choses n’ont pas changé. Les cracks foulent toujours le même revêtement en mâchefer, un composé minéral noirâtre issu de la combustion du charbon ou du coke (un dérivé du charbon). En plus d’être confortable sous les sabots, ce type de sol résiste très bien aux intempéries. Plus important encore, le dénivelé historique a été préservé, avec sa descente suivie d’une montée compliquée à aborder.
Les techniques d’entraînement et de préparation n’ont également plus rien à voir, ne négligeant aucun détail jusquaux massages et thalassothérapie pour les chevaux, préparation du mental pour les drivers, sulky ultraléger au lieu des lourds attelages du passé, ou encore races équines croisées pour être toujours plus rapides.
C’est d’ailleurs pour son pied léger que la monture de Jean-Michel Bazire pour le Grand Prix (elle sera floquée du numéro 16), Bélina Josselyn, a reçu le surnom de « la ballerine ».
En pratique
Grand Prix d’Amérique
Dimanche 26 janvier
A l’hippodrome de Paris-Vincennes, 2 Route de la Ferme, 75012 Paris
Un accès pour les personnes à mobilité réduite a été prévu. Des navettes circuleront au départ de ligne 1 à « Château de Vincennes ». Les spectateurs pourront aussi s’y rendre à pied en suivant un parcours fléché depuis la station « Joinville-le-Pont » sur le RER A, ou en bus en s’arrêtant à « Joinville-le-Pont / RER » (ligne 77) ou à « Route de la Ferme / Route de la Pyramide » (ligne 201).
N'envoyez que des photos que vous avez prises vous-même, ou libres de tout droit. Les photos sont publiées sous votre responsabilité.