Dans la nuit du 13 au 14 octobre 1870, pendant le siège de Paris, le château de Saint-Cloud a été réduit à l’état de ruine par le tir d’un obus français sur une batterie prussienne stationnée à proximité. Un siècle et demi plus tard, une association s’obstine à vouloir reconstruire ce palais impérial.
Il a presque fait oublier le château dont il n’était pourtant que l’écrin. Le domaine national de Saint-Cloud et ses 460 hectares de jardins animés de fontaines et de sculptures séduit aujourd’hui les promeneurs qui arpentent ses allées, les sportifs à la recherche de circuits agréables, les fêtards qui se rendent à Rock en Seine ou les amateurs de feux d’artifice.
Quelques irréductibles trouvent tout de même que ce vaste parc fait bien vide sans son palais. «Le parc est apparu comme une attraction suffisante, ce qui est évidemment faux puisqu’il est souvent désert. Prenez Versailles qui est plein toute l’année, ou même Chantilly et Compiègne. Les visiteurs se déplacent pour les châteaux, pas pour leurs jardins», insiste Laurent Bouvet, un ancien commercial retiré des affaires vivant à Neuilly-sur-Seine, et rêvant de la reconstruction du palais impérial.
Résidence royale puis impériale, le château de Saint-Cloud était durant le Second Empire, un lieu fastueux où la haute société se réunissait lors de grandes réceptions. Ironie de l’histoire, c’est depuis ce lieu de villégiature que Napoléon III a signé la déclaration de guerre à la Prusse, qui allait aboutir à la chute du régime et à la destruction du palais. Entre les 13 et 14 octobre 1870, un canon français, installé sur le Mont-Valérien et visant une batterie prussienne installée dans le parc, a tiré un obus qui est tombé sur le château et provoqué son incendie. L’État républicain a décidé en 1892 de raser les ruines restantes.
La construction d’un château-fort comme référence
Au début des années 2000, Laurent Bouvet découvre Guédelon, un projet fou, dans l’Yonne, de construction d’un château fort du XIIIème siècle, se finançant grâce aux entrées payantes de visiteurs venant découvrir le travail d’artisans salariés. «Je me suis dit que ce serait intéressant de transposer ce modèle à des château ici, et j’ai pensé à Saint-Cloud. J’ai commencé des recherches et j’ai réalisé que les monuments historiques disparus, en France, n’étaient pas reconstruits. A l’international en revanche, j’ai trouvé des exemples comme le château de Berlin», poursuit ce passionné qui a créé l’association «Reconstruisons Saint-Cloud».
Grâce à un travail intense de rencontres persuasives, Laurent Bouvet a réuni autour de lui des personnalités politiques de bords divers pour soutenir son projet. Reste à convaincre le propriétaire des lieux : l’État. Optimiste, le Neuilléen veut voir dans le remontage de la flèche de la basilique Saint-Denis un signe favorable du ministère de la Culture.
A la recherche d’un nouvel élan
Si le projet refait parler de lui de temps en temps dans les médias, le président de l’association reconnaît que l’enthousiasme est un peu retombé. «Quand je sollicite des journalistes qui ont déjà écrit sur Reconstruisons Saint Cloud, ils me répondent qu’ils en feront de nouveaux articles avec la première pierre», se désole-t-il. Alors, pour redonner de la vigueur au projet, ce passionné caresse l’idée d’une reconstitution avec des toiles en 3D du palais. Coût estimé de l’opération : 1 million d’euros. Bien plus abordable que la reconstruction du château que l’association chiffre à 185 millions d’euros. «J’avais trouvé un ou deux investisseurs étrangers mais avec les interdictions de circulation liées au Covid, rien n’a pas être fait pour cette année. Peut être que 2021 et les célébrations du bicentenaire de la mort de Napoléon Ier sera plus propice», espère Laurent Bouvet, résolument encourageant.
En attendant, voir ci-dessous l’ébauche de présentation 3D
j’aime cette idée, ce serait un plan formidable pour pérenniser des talents utilisés lors de la reconstruction de ND de paris et aussi de promouvoir des artistes …retrouver la galerie d apollon
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