Depuis lundi matin, les employés de l’Ehpad Saint-Joseph de Cachan sont en grève et occupent l’établissement pour contester un projet de réorganisation du temps de travail, dénonçant un chantage à l’emploi. tandis que l’établissement fait valoir une situation financière difficile.
Rien ne va plus à l’Ehpad Saint-Joseph de Cachan, géré par l’association Monsieur Vincent. Selon l’union départementale CGT de la Santé et de l’action sociale du Val-de-Marne, la direction a posé un ultimatum au personnel. « En gros, c’est soit vous acceptez de travailler plus sans contrepartie ou bien nous vendons l’établissement. Ils veulent que le personnel soit présent sur l’établissement pendant 12 heures en incluant deux heures de repos théorique, qui ne sont pas payées, mais au cours desquelles ils doivent être prêt à intervenir sur demande. En général, la contrepartie à cet allongement de la durée de présence, ce-sont des jours de repos compensateurs. Là où ils seraient en droit d’en réclamer 92, la direction n’en propose que 43. C’est un scandale, c’est de l’esclavage », résume Barbara Filhol, secrétaire départementale de la CGT Santé Social.
Après des opérations de tractage auprès des familles de résidents les 15 et 17 octobre, une vingtaine d’agents ont entamé une grève lundi matin, à 6h45, en s’installant dans une salle de convivialité, en rez-de-chaussée de l’établissement. La direction locale a indiqué aux manifestants qu’ils seraient reçus par les instances nationales mercredi, tout en mettant à leur disposition un négociateur, et en déployant des vigiles. « Nous respectons les gestes barrières, la distanciation sociale, nous sommes des femmes d’une quarantaine d’année, responsables. Il est méprisant de mettre autant de zèle à vouloir nous faire partir alors que nos revendications sont claires et que nous ne perturbons pas le fonctionnement du site. Et le chantage continue puisqu’un médecin est venu nous menacer de faire évacuer les résidents si nous ne levions pas le piquet », poursuit la syndicaliste.
Au-delà de ce bras de fer autour de la contrepartie des 12 heures de présence sur site, les grévistes réclament aussi le maintien du poste d’infirmier de nuit, menacé, des recrutements pour les postes vacants, des équipes renforcées (infirmier, agents logistique), la transformation des CDD en CDI, et des augmentations de salaire.
La sénatrice Laurence Cohen (PCF) a pour sa part écrit une lettre au directeur de l’Ehpad Saint-Joseph pour être reçue en audience. « Comme de nombreux établissements médico-sociaux, notamment ceux voués à la prise en charge des personnes âgées, le personnel est en sous-effectif et souffre d’un manque de reconnaissance, notamment salariale. Ce sont des filières peu attractives et difficiles. Pourtant, plus que jamais, la perte d’autonomie et le vieillissement de la population sont des enjeux majeurs et méritent que des efforts conséquents y soient consacrés (…) Ces salarié·es, notamment dans le contexte sanitaire actuel, ont besoin d’augmentation salariale et non l’inverse », défend la parlementaire. D’autres élus locaux sont attendus sur le piquet de grève.
Rassemblement de soutien et rencontre avec la direction
Ce mercredi 21 octobre, l’Intersyndicale des retraités (CGT, FGR-FP, FO, FSU, Solidaires, CNL) organisait un rassemblement de soutien à 14 heures devant l’établissement.
Une rencontre avec la direction a également été organisée ce mercredi après-midi, qui a permis d’échanger pendant trois heures, mais n’a pas permis de faire consensus. Parmi les propositions de la direction : une indemnité de compensation mensuelle.
Un nouveau rendez-vous de discussions avec la direction est désormais programmé le 27 octobre. En attendant, les grévistes ont lancé une cagnotte en ligne.
La direction a été sollicitée à plusieurs reprises et sa position sera ajoutée dès qu’elle aura donné suite.
Article mis à jour le 22 octobre suite à la réunion du 21 octobre.
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