A Chevilly-Larue, le campus L’Oréal, qui réutilisait déjà l’eau de pluie pour les sanitaires, vient d’obtenir l’autorisation de tester le réemploi des eaux usées d’activité. Une première. Explications en images.
La réduction de l’usage de l’eau, le campus y travaille depuis trois et a d’ores et déjà réussi à réduire de 25% son utilisation en développant notamment des prairies sauvages et des plantes peu gourmandes en arrosage, en faisant circuler les eaux du système de sprinklage (lutte contre incendies), et en veillant à ce que toutes les eaux rejetées soient utilisées au moins à une reprise.
C’est ainsi par exemple que la moitié des besoins d’eau pour les toilettes du bâtiment L5, dédié à l’évaluation des performances des produits par des panels de testeurs, sont déjà couverts par les eaux de pluies captées via une toiture végétalisée de 1000 mètres carrés. Le surplus d’eaux pluviales est déversé dans un canal soyeux et une noue paysagère, deux ouvrages hydraulique qui permettent l’infiltration sur site, et la diminution des rejets dans le réseau d’assainissement.
Une expérience pilote qui pourrait faire jurisprudence
En ce qui concerne les eaux usées générées par les laboratoires, appelées «eaux d’activité», elles font également l’objet d’un traitement naturel via la technique de la phyto-remédiation, développée sur le campus avec le partenariat du prestataire Phytorestore. Des bassins dans lesquels sont plantés des espèces de plantes spécifiques accélèrent ainsi la dégradation des composés nocifs grâce à l’activité microbienne. «A l’issue de ce processus, nous obtenons une eau de qualité haute baignade. Nous souhaitions donc pouvoir la réutiliser pour l’usage sanitaire, à l’instar de ce que l’on fait pour l’eau de pluie. Mais lorsque nous avons sollicité l’Agence régionale de Santé en 2015, les autorités nous ont dit que la réglementation ne permettait même pas une expérimentation», explique Jérémy Garcia, responsable environnement chez L’Oréal. Pour obtenir l’autorisation, le campus a candidaté à un appel à projet lancé par la direction générale des entreprises (DGE). C’est dans ce contexte que le projet a pu être présenté au Conseil de l’Environnement et des Risques sanitaires et technologiques (Coderst) en décembre 2019, lequel a autorisé l’expérimentation à partir de février 2020. Si le test s’avère concluant, la réglementation pourrait s’adapter pour autoriser la réutilisation des eaux usées d’activité dépolluées.
Cette initiative s’inscrit par ailleurs dans le cadre du Plan bleu du Conseil départemental, une démarche participative destinée à impliquer les acteurs du département dans la préservation de la ressource en eau. C’est dans ce cadre que L’Oréal a accueilli ce mardi sur son site de Chevilly-Larue une trentaine de participants, pour faire visiter ses installations et expliquer les processus.
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