Conçus pour pratiquer la randonnée en tuba, des masques sportifs du groupe Decathlon sont actuellement testés au CHU Henri Mondor de Créteil (AP-HP), pour l’instant sur les mannequins, comme technique de ventilation non invasive pour des patients Covid 19.
“L’objectif est de remplacer les masques CPAP au cas où ils viendraient à manquer”, indique le docteur Romain Bosc, chirurgien plasticien au CHU Mondor. Ces masques, en principe utilisés pour les personnes qui souffrent d’apnées du sommeil, visent dans ce contexte à aider les patients Covid qui commencent à avoir du mal à respirer suffisamment. L’objectif est de moins recourir à l’intubation, plus invasive.
Ce soir ,Premier essai au @HuMondor @APHP d’un raccord modifié et imprimé en 3D au bloc opératoire pour ventilation non invasive sur masque décathlon. Objectif diminuer le recours à l’intubation chez les patients en détresse respiratoire. Romain BOSC pic.twitter.com/2A8Dw2xdrJ
— GHU APHP. Hôpitaux Universitaires Henri-Mondor (@HuMondor) March 30, 2020
L’idée est donc de remplacer ces masques par les masques sportifs du groupe nordiste, disponibles en quantité, en les connectant aux machines de ventilation grâce à un embout fabriqué en impression 3D pour gagner en réactivité. Pour l’heure, le principe a été testé en Italie à l’hôpital de Chiari, grâce à un embout connecteur développé par l’entreprise Isinnova. Voir la vidéo explicative de l’entreprise italienne ci-dessous.
Problème : les embouts italiens ne correspondent pas aux machines de ventilation françaises, il faut donc concevoir un autre connecteur. C’est ce sur quoi travaille le chirurgien plasticien Romain Bosc, d’habitude spécialisé dans les réparations maxillo-faciales, à partir des préconisations du docteur Armand Mékontso, chef du service de réanimation du CHU Mondor, et en lien avec la professeure Anoosha Habibi, hématologue spécialiste de la drépanocytose. Cette pathologie, sur laquelle le CHU Mondor dispose d’un important pôle de recherche sur les globules rouges (voir article sur l’inauguration) provoque en effet d’importantes gênes respiratoires.
L’enjeu est désormais de développer le bon connecteur, étanche pour éviter que le patient ne rejette le virus dans l’air, le tout dans un circuit de conception -stérilisation approprié. “En principe, il faut des mois pour développer un prototype. Là, les circonstances sont différentes. Je travaille dessus jour et nuit depuis vendredi”, confie le médecin. Un deuxième laboratoire du CHU, dédié à l’impression 3D de valves cardiaques, s’est aussi mis sur le projet. Dès ce soir, des premiers tests commenceront sur des mannequins simulateurs. Pour l’heure toutefois, il y a encore suffisamment de masques CPAP.
Ci-dessous la vidéo pédagogique de la firme Isinnova
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