Sur les 226 boutiques des 4 Temps et du CNIT, moins d’un tiers sont ouvertes au public depuis le reconfinement. Reportage.
Avec de nombreux passages condamnés, on a rapidement fait le tour des magasins qui accueillent du public ou proposent du click & collect. 25 magasins dits non essentiel ont opté pour ce système. « Les deux dernières semaines du 1er confinement, nous étions en click & collect, donc on savait à quoi s’attendre », raconte Johana, employée de Micromania, distributeur de jeux vidéo. L’enseigne peut compter sur la saison des sorties des consoles, notamment la très attendue Playstation 5. « On a mis en place le prépaiement pour que les gens puissent récupérer leur console dès qu’elle sera disponible dans notre magasin. »
« On a seulement ouvert mardi 17 novembre. On a d’abord voulu voir si ça valait le coup d’ouvrir », explique de son côté Loïc Maurice, responsable du magasin Fossil, qui vend des montres et des bijoux. Sur les 27 magasins en France, seuls 5 magasins Fossil offrent ce service. « Aujourd’hui, j’ai eu 13 commandes, c’est pas mal comparativement aux autres boutiques du réseau.»
Pour les commerçants interrogés, les commandes sont au rendez-vous mais ne compensent pas la fermeture du magasin. « On est à moins 90% sur le chiffre d’affaires par rapport à l’année dernière », explique cette gérante de plusieurs magasins en Ile-de-France.
Noël : la période qui pourrait sauver l’année
Chez Alice Délice, qui propose des produits de cuisine, on attend Noël. « On a peu de monde mais on est qu’en novembre. Je ne suis pas inquiète car Noël arrive. Si on ouvre pour le mois de décembre, je pense que les gens vont venir. Ils vont justement vouloir dépenser plus, je pense. » Un espoir que de nombreux commerçants partagent.
« On est prêt à ouvrir pour Noël. On avait limité le magasin à 20 personnes, mais s’il faut baisser la jauge, on le fera », indique Johanna. « Si nous sommes ouverts à Noël, on va sûrement engager des personnes en CDD. » Un schéma que tout le monde ne pourra pas se permettre. « D’habitude, on prend 2 ou 3 personnes, mais on ne le fera pas cette année, explique un gérant. On est passé de 8 à 4 clients possibles en magasin donc on ne prévoit pas d’embauches de CDD pour Noël », déclare une autre gérante.
Un long tunnel depuis les gilets jaunes de 2018 et les grèves de 2019
Le télétravail pèse aussi sur la fréquentation. « Avec le télétravail, les personnes qui travaillent à La Défense ne se sont pas forcément déplacées. Après le déconfinement, les gens voulaient se revoir, donc ils se sont davantage dirigés vers les bars et les restaurants », explique une gérante de plusieurs magasins.
Selon une étude de Procos (Fédération représentative du commerce spécialisé), La Défense a vu sa fréquentation diminuer d’un tiers, déjà en septembre. Les activités autorisées ou non dans le centre à l’occasion du reconfinement ne sont pas non plus claires pour les usagers, témoignent les commerçants. « Personne ne savait vraiment si on avait le droit de faire du click & collect, pointe Loïc Maurice. Les clients me demandaient au téléphone ce qu’ils devaient cocher comme case », se souvient-il. « Personne ne sait vraiment si nous sommes ouverts », abonde une vendeuse.
« Je pense qu’il y a un risque de fermeture de magasins. Les gens ont complètement changé leur manière de consommer. Je le vois avec mes filles qui commandent systématiquement sur Internet », souligne une gérante. « Lorsqu’on appelle des clients pour leur dire de venir, pour eux c’est une contrainte », pointe encore ce responsable.
« Il y a deux ans, on a eu les gilets jaunes. L’année dernière, il y a eu le “Block Friday”. Des personnes étaient venues manifester contre le Black Friday. Puis il y a eu la grève de la RATP. Et quand tout a commencé à redevenir normal, la covid est arrivée… »
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