« Laura retire son voile, Arthur enlève sa kippa, Inès cache sa croix, car ils entrent dans l’école, ils se retrouvent sans jugement, tous citoyens de notre Etat, égaux devant la loi », voilà l’un des textes imaginés par un lycéen de Guillaume Budé, à Limeil-Brévannes. Depuis 10 jours, personnels et élèves planchent sur la laïcité en préparant des ateliers, expositions, débats. Ce mercredi 9 décembre, ils ont fait vivre la journée nationale de la laïcité, laquelle marque l’anniversaire de la loi de séparation de l’église et de l’Etat de 1905.
« Avant la rentrée on s’est réuni en visio avec les membres du Conseil de vie lycéenne. On a décidé de ne pas faire quelque choses de trop important pour l’hommage à Samuel Paty, mais plutôt d’organiser des activités qui invitent à réfléchir » explique Anne Taverdet, proviseure du lycée. En cours d’art appliqué, ce travail a donné lieu à un mur de la laïcité dans le hall, où colombes et chaines brisées sont largement représentées.
Au CDI, “La laïcité pour les nuls”, “L’après Charlie”, ou encore “le Dictionnaire de la laïcité” ont té mis en avant. « Pour répondre aux questions et aux opinions on essaye d’aller plus loin, de chercher les sources, de proposer une confrontation », motive la professeure documentaliste de l’établissement. “Et les questions surgissent de partout, explique un professeur d’histoire-géographie, en EPS, comme en sciences de la vie de la terre, en histoire ou en cours d’éducation morale et civique. Il faut bien se préparer car ce sont des sujets difficiles, mais en général cela se passe bien, ce sont des moments ludiques et de convivialité. »
“Echanger sereinement sur des questions qui touchent souvent à l’intime”
Ce temps fort de la laïcité a aussi donné lieu à deux débats organisés la semaine dernière avec 120 élèves volontaires, toutes filières confondues. A quoi sert la laïcité ? Permet-elle d’exercer librement sa religion, notamment au lycée ? Peut-on concilier laïcité et liberté d’expression ? Autant de questions auxquelles ils ont tenté de répondre.
Après un premier débat brouillon, le second a été beaucoup plus constructif et réfléchi, estiment-ils. « On a surtout remarqué une cristallisation autour de la question du voile à l’école et de la religion musulmane. Les autres sont moins revenues et l’athéisme n’est jamais apparu dans le débat ,» rend compte Jul, élève de terminale et représentant du Conseil de la vie lycéenne (CVL).
“Le débat reflétait bien le doute et le manque d’informations sur la laïcité, il n’y a pas eu de grosses oppositions, c’était hyper-constructif, estime E, en terminale. Sur certains points, cela m’a permis de voir les choses sous un autre angle, par exemple quand on a parlé du voile. Pour moi, la question de la laïcité à l’école ne posait aucun souci. En écoutant mes camarades, j’ai pu comprendre que pour certains c’était un problème.» M et Y, qui n’ont pas participé aux débats, se montrent plus dubitatives. « 120 participants sur 1800 élèves, ce n’est vraiment pas représentatif. Et puis, beaucoup se sont sans doute abstenus de donner leurs opinions parce que c’est mal vu d’aller à l’encontre de ce que les autres disent », estiment-elles avant que l’une tempère : “maintenant que j’ai vu le compte-rendu, je me dis que j’aurais aimé y être.»
« La difficulté est que les élèves ne parlent pas souvent de ces thèmes d’un point de vue de citoyen mais du point de vue de leur communauté. Ces débats permettent d’échanger sereinement sur des questions qui touchent souvent à l’intime », analyse le professeur d’histoire – géographie. Les élèves, eux, ont apprécié la forme de l’échange, et de nouveaux débats ont été programmés sur un autre sujet d’actualité: la liberté face aux mesures sanitaires.
Ce mercredi, les élèves ont aussi présenté leurs travaux au recteur de l’académie de Créteil, Daniel Auverlot, ainsi qu’au député de la circonscription, Laurent Saint-Martin (LREM). « Vous avez tous fait pour que chacun s’exprime et que la communauté lycéenne vive. Vous avez posé des questions très dures sans en éluder aucun point », les encourage le recteur tandis que le parlementaire les félicite de réussir à « apaiser et créer les cadres du débat.».
Toujours la victimisation des musulmans, celà ne changera jamais.
vous avez entierrement raison. Un debat et des reflexions entre lycéen sur la la laïcité declenche comme reponse de la part d un musulman ce commentaire navrant et affligeant : on stigmatise encore les musulmans.
Alors que personne n est stigmatisé
Pourquoi se cacher derrière un pseudo pour donner son opinion sans argument valable soit dit en passant??? Pour gâcher le commentaire d’une personne qui s’exprime ouvertement avc des propos intelligents. Que l’on soit d’accord ou non, ill faut respecter les opinions de chacun. N’est ce pas le 1er principe d’un débat?
Samantha donc d apres vous Signe Furax ( certainnement un grand admirateur de Pierre Dac et de Francis Blanche) n a pas le droit de dire ce qu il pense. Drole de conception du debat democratique.
La laïcite des lycées?? Je n’en connais qu’une de laïcité, celle qui garantit et protège la liberté de croire ou ne pas croire.
Un foulard, une kippa ou une croix qu’elles soient portés ou pas sont des accessoires qui ont une valeur importante pour celles et ceux qui pratique le culte.
Il serait hypocrite de croire que toutes les religions sont autant stigmatisées que la religion musulmane.
Arrêtons de tourner autour du pot, expliquez aux musulmans ce que vous attendez d’eux.
Des français musulmans ou des musulmans de France.
L’assimilation et l’intégration sont les pires maux à l’égalité des chances.
en quoi le fait que des lycéens de toute obedience religieuse ( en esperant que des athées et des agnostiques) reflechissent debattent sur la laicité peut etre considéré comme une stigmatisation des adeptes d une religion?
Toujours le mêmes discours. Pourquoi les musulmans se sentent stigmatisés? on leur demande juste d’appliquer les même rêgles que pour les autres religions: les chrétiens les protestant les boudhistes le juifs ne se sentent pas stigmatisés quand on leur demande de laisser leur demande de laisser certains accessoires (oui ce sont des accessoire rien de plus). On pas pus mauvais chrétien sans croix qu’avec une croix, on pas plus mauvais juif sans sa kippa. Pourquoi une femme avec les cheveux au vent serait une mauvaise musulmanne?
La foi la vrai de vie dans ces actes au plus profond de soi pas l’exhibition d’accessoire.
Musulman de France (vivant en France) ou Francais ( de nationalité Française) signifie juste que les musulmans qui vivent dans ce pays: acceptent les lois française (laïcité, libertée d’expression , droit au blasphème, droit de critiquer les religions) comme le font les autres adeptes d’autre religion sans se sentir stigmatiser ni insulter ni attaquer
Je tiens à remercier en premier lieu Monsieur Pablo Girard pour nous avoir suivi dans cette journée dédiée à la Laïcité et pour son article rédigé dans le 94citoyens. Un grand merci également à Monsieur Saint-Martin, Député de la 3e circonscription du Val de Marne et Monsieur Auverlot, Recteur de l’Académie de Créteil qui ont pris le temps de venir nous rencontrer et de participer activement à cet évènement.
Jul Sampietro
Vice-président du Conseil de Vie Lycéenne
Lycée Guillaume Budé
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