Quelques jours d’école pour certains élèves, pas du tout pour les autres, des activités périscolaires pour ceux qui n’ont pas classe dans certaines villes. mais pas dans d’autres. Un mois après le début du déconfinement, la reprise de l’école à géométrie très variable d’un petit nombre d’enfants préoccupe de plus en plus de parents alors que s’approche à grands pas la fin de l’année scolaire.
Dans un courrier commun au recteur et à la direction académique, la fédération de parents d’élèves FCPE et la LDH (Ligue des droits de l’Homme) du Val-de-Marne alertent sur le caractère discriminatoire de la situation et réclament un retour rapide à l’école.
“Le protocole mis en place entre l’éducation nationale et les responsables des territoires étant inapplicable faute de locaux, de moyens et tout simplement parce que les règles ne peuvent être respectées par de jeunes enfants, les établissements ouvrent pour trop peu d’entre eux”, alertent les deux fédérations.
“Ceci implique une sélection par âge, par profession des parents, par niveau scolaire à notre avis gravement discriminatoire et remettant en cause les règles de l’obligation scolaire. La scolarisation reposant sur le volontariat est elle aussi grave de conséquences sur le sens même des missions d’enseignement. Les « décrocheurs » étant par définition « involontaires » comment pourra-t-on les convaincre après ces mois d’incertitude de revenir en classe. De même, comment expliquer aux « volontaires » et ce sont les plus nombreux, qu’il n’y a pas de place pour eux ?”, questionnent LDH et FCPE.
Les associations pointent également la très grande difficulté d’assurer la continuité pédagogique. “La pédagogie est un métier et pour de multiples causes les familles n’ont pu « faire l’école » à leurs enfants. Les élèves allophones, les élèves porteurs de handicap ont besoin de l’école. De nombreuses matières ( cours en atelier par exemple) ne peuvent s’enseigner à distance. Il faut noter aussi d’importantes disparités dans ce qui a été proposé aux élèves par les enseignants. Il est enfin notoire et c’est pour cela qu’il avait été limité, que le travail scolaire réalisé à la maison renforce les inégalités. Il y a donc urgence à reprendre le cours des choses dans des conditions optimales d’apprentissage : petits effectifs par exemple, cours de renforcement…”
Fin mai, c’est la fédération de parents d’élèves PEEP Val-de-Marne qui avait écrit au ministre de l’Education nationale Jean-Michel Blanquer pour l’alerter sur la situation et la semaine dernière, des parents ont organisé un sit-in devant la mairie de Nogent-sur-Marne pour demander plus de places à l’école.
Du côté des villes, on renvoie au protocole sanitaire très contraignant qui ne permet pas d’ouvrir toutes les salles de classe. Résultat : moins d’un quart des élèves ont repris le chemin de l’école dans beaucoup de villes.
En fin de semaine dernière, le ministre de l’Education s’est rendu à Vincennes pour plébisciter les activités municipales périscolaires destinées à occuper les enfants qui n’ont pas de place à l’école mais ces solutions ne répondent pas aux interrogations des parents concernant le service d’éducation.
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