Après Créteil, c’est le centre bus RATP de Thiais qui s’apprête à passer au gaz naturel pour véhicule (GNV). Au terme d’une enquête publique qui s’est déroulée cet été, le commissaire enquêteur a donné son feu vert avec deux réserves.
Ce projet s’inscrit dans le cadre du plan Bus 2025 de la RATP qui prévoit de disposer d’un parc de bus 100% propre d’ici à 2025, soit tout électriques, soit approvisionnés en gaz renouvelable, soit hybrides. Ceci pour contribuer à l’objectif de réduction de 20% des émissions de gaz à effet de serre prévus par le Plan de déplacement urbain d’Ile-de-France. Dans ce contexte, la RATP, qui s’appuie sur 25 centres bus, prévoit d’en convertir 17 à l’électrique (Lagny, Corentin, Pleyel, Lilas, Belliard, Lebrun, Croix-Nivert, Malakoff, Ivry, Point-du-Jour, Asnières, Charlebourg, Saint-Denis, Neuilly Plaisance Vitry, Saint-Maur et Fontenay) et 8 au GNV (Créteil, Bussy, Massy,
Nanterre, Thiais, Aubervilliers, Pavillons et Flandre). Un 9ème centre GNV sera par ailleurs construit à Villiers-le-Bel. Cette transformation des centres au biogaz passe notamment par l’installation d’une station de compression du gaz, raccordée au réseau, et une adaptation conforme à la réglementation des installations classées, d’où la nécessité d’une enquête publique.
Voir ci-dessous le schéma pour comprendre le principe.
Dans le Val-de-Marne, Thiais sera le deuxième centre à passer au GNV. L’installation prévoit 56 postes de charge lente, 4 postes de charge rapide, une station de compression et une installation de stockage tampon de bouteilles de GNV pour alimenter la charge rapide. L’ensemble du site sera réorganisé pour s’adapter à cette transition.
Cette transformation prévoit aussi une phase transitoire durant laquelle cohabiteront bus alimentés en gasoil et bus alimentés en GNV.
Risque d’explosion
Réalisée durant la première quinzaine de juillet, l’enquête publique a recueilli pas mal de remarques et questions des habitants, 155 au total. De loin, les principales réserves ont porté sur les risques d’explosion, exprimés dans 81 messages. Un point sur lequel le commissaire enquêteur, Jean-Pierre Chaulet, a posé des questions complémentaires au maître d’ouvrage, la RATP, pour évaluer les précautions prises en cas d’explosion des stocks ou d’un bus, insistant sur le fait que “le risque zéro n’existe pas”. Dans sa réponse, la RATP indique avoir fait étudier différents scénarios de fuite de gaz, fuite enflammée ou non, dans un environnement confiné ou non, et indiquent que l’accidentologie existante concernait des installations défectueuses ou mal entretenues, indiquant que l’installation actuelle reposait sur des technologies “les plus récentes et les plus performantes du point de vue sécurité”. La RATP cite par ailleurs l’éloignement de l’installation de riverains, le dimensionnement réduit des canalisations et encore leur enterrement partiel. “L’explosion du
stock tampon de GNV fixe, constitué de 110 bouteilles de 80 L (stockage intermédiaire de gaz naturel comprimé) pour un volume de 5400L n’est pas physiquement possible. Seule une fuite éventuelle dans le local de stockage pourrait se produire, la probabilité d’occurrence étant très faible. La présence d’une surface d’évent permet en tout état de cause de limiter les effets de surpression dans l’environnement. Aucune atteinte des riverains n’est attendue. L’explosion d’un bus équipé de ses bouteilles de GNV n’est pas retenue car, comme indiqué, en cas d’incendie, les dispositifs fusibles présents sur chaque bouteille disposée sur le bus permettraient une vidange rapide de celle-ci”, détaille la RATP.
Avis favorable avec réserve
Concernant les nuisances olfactives, la RATP a indiqué que les centres déjà transformés ne posaient pas de problèmes. Sur la question du bruit, le maître d’ouvrage s’est engagé à faire insonoriser les compresseurs en-deçà de 60 dBA en niveau de propriété. Sur le plan de la pollution encore, la RATP a rappelé que l’enjeu du GNV était de diminuer la pollution atmosphérique et précisé qu’un contrôle antipollution serait effectué sur les bus tous les 6 mois. Côté paysage, l’opérateur de transport s’engage à remplacer les arbres de haute tige qui seront abattus et végétaliser plusieurs parcelles notamment en bordure. En conclusion de son rapport, le commissaire enquêteur a donné un avis favorable à la demande d’autorisation environnementale au titre des ICPE (Installations classées pour la protection de l’environnement) avec une double réserve, celle de remplacer les arbres hauts, végétaliser le Voie Nouvelle, agrémenter de plantes grimpantes le mur côté remisage au nord, et, au sud, remodeler, engazonner et planter deux arbres de haute tige sur le merlon pour améliorer le visuel depuis la Voie Nouvelle. Le commissaire enquêteur a par ailleurs regretté que la Mission régionale d’autorité environnemental (MRAe) n’ait pas “jugé opportun” de réaliser une évaluation environnementale. (Voir le détail de la décision de l’Autorité environnementale de ne pas évaluer)
il aurait du y passer comme tous les bus circulants en ville depuis plus de 20 ans
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