Un an après une fusion-absorption de ses deux prestataires historiques de gros œuvre ayant fait bondir l’effectif d’une dizaine à une quarantaine de collaborateurs, la spécialiste des travaux d’étanchéité Cimalto tablait sur un chiffre d’affaires de 9 millions d’euros en 2020. De objectifs foudroyés par le confinement préventif à l’épidémie de coronavirus. L’entreprise, basée depuis une dizaine d’années à Vitry-sur-Seine, a dû encaisser le choc et slalome désormais entre les nouvelles contraintes pour rebondir.
«Nous avons acheté des masques, du gel et avons essayé de nous organiser jusqu’à ce qu’à l’annonce du confinement. Nous avons dès lors renvoyé les employés chez eux avec les équipements de protection, et fait un don du matériel restant au personnel soignant. Nous sommes un peu tombés de l’armoire lorsque quelques semaines plus tard, des ministres déclaraient que le BTP devait reprendre, alors que nous n’avions plus du tout de quoi nous protéger», témoigne Christophe Bastianelli, président de Cimalto, qui accueillait ce mercredi le président de la CCI du Val-de-Marne, Gérard Delmas. qui a entamé une tournée des entreprises de tous secteurs d’activité pour appréhender les enjeux et difficultés de la reprise économique.
Une reprise corsetée de nouvelles contraintes
Ici comme ailleurs, le gros enjeu a été de préparer la reprise, une fois effectuées les démarches de mise au chômage partiel. Car chaque chantier est devenu sensible et nécessite des aménagements pour respecter les strictes mesures de protection. Après 6 semaines sans générer de recettes, chaque reprise des chantiers s’accompagne de surcoûts. «Il a fallu revoir toute la base vie qui était prévue initialement pour accueillir davantage de personnes. Nous ne pouvons par exemple embarquer que deux passagers par véhicule alors que notre flotte est essentiellement constituée de trois places, Cela nous contraint à prendre davantage de voitures. Nous avons aussi dû acquérir de nouveaux équipements de protection. Sur un chantier de 18 millions d’euros à Lyon, ces dépenses supplémentaires représentent 450 000 euros», détaille le dirigeant.
Le prêt garanti : roue de secours ou tremplin?
Dans la panoplie des outils mis à disposition des entreprises, l’entrepreneur n’a pas encore décidé s’il ferait appel ou non prêt garanti par l’Etat. «J’ai espoir de rééquilibrer cette année mais ce sera compliqué si nous devons nous arrêter à nouveau pour une seconde vague de l’épidémie. Quoi qu’il en soit, je préfère garder la possibilité d’un prêt comme une roue de secours, estime le dirigeant. Malheureusement, nos organisations professionnelles estiment à 20% la proportion des entreprises du secteur qui risquent de déposer le bilan, Leurs marchés seront réattribués et il y aura de nouvelles opportunités.»
Pour le président de la CCI 94, il serait au contraire dommage de passer à côté de cet outil destiné à sécuriser les entreprises. «Nous avons eu ce matin une rencontre intéressante entre les clubs d’entreprises et les réseaux bancaires au sujet des prêts garantis par l’État. Je pense qu’il est pertinent d’en faire la demande même si vous n’en avez pas forcément besoin pour le moment. Car cela peut être utile pour garantir le rebond», suggère-t-il.
N'envoyez que des photos que vous avez prises vous-même, ou libres de tout droit. Les photos sont publiées sous votre responsabilité.