Résistant engagé chez les francs-tireurs partisans (FTP) en 1943 à 19 ans, André Serres a tiré sa révérence ce jeudi 26 décembre 2019 à l’hôpital Paul Brousse de Villejuif, après 95 ans d’une vie bien remplie dont pas mal d’années à Vitry-sur-Seine.
Jeune militant communiste, c’est au terme d’un périple de 600 kilomètres sur la bicyclette que lui ont offert ses parents après son certificat d’étude, que le jeune homme rejoint les FTP parisiens dirigés par le colonel Fabien après avoir dérobé le revolver de son père. Il participe aux combats pour la Libération de Paris, dont la prise du palais du Luxembourg où s’était réfugié l’état major allemand.
Incorporés à l’armée régulière, les hommes du colonel Fabien chassent ensuite l’ennemi jusqu’en Allemagne. De rudes combats lors desquels André Serres perd plusieurs de ses camarades avant d’être lui-même victime d’un éclat d’obus à la cuisse qui l’éloigne des champs de bataille. Refusant ensuite de s’engager dans la guerre d’Indochine, il quitte l’armée et embauche à la RATP.
Il y anime la section CGT de son atelier et est de tous les mouvement sociaux ainsi que des manifs contre la guerre d’Algérie. En parallèle, il s’investit dans les instances du parti communiste, les réseaux d’association d’anciens combattants ainsi que dans son amicale de locataire CNL.
«Vitry perd une grande personnalité. Il a décidé de prendre les armes avec courage pour défendre ses valeurs. C’est ensuite devenu un passeur d’histoire qui nous a toujours recommandé de rester sur nos gardes face au retour du fascisme. André Serres est l’une des dernière sentinelles de cette époque où faire de la politique, c’était risquer sa vie. Il nous a rappelé jusqu’à son dernier souffle qu’il fallait continuer le combat pour la défense des acquis sociaux qui sont mal en point aujourd’hui», s’est exprimé Jean-Claude Kennedy, maire PCF de Vitry-sur-Seine tandis que Pierre Bell-Lloch, secrétaire de la section PCF de la commune, rappelait les anecdotes que lui confiait encore l’ancien franc-tireur une semaine avant son décès. «Rassure toi, tu nous as transmis ton histoire, gravée dans ton cœur de communiste et tes tripes de combattant de la Libération».
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