Le recteur de l’académie de Créteil, Daniel Auverlot, donnait ce jeudi une visio-conférence de presse en prévision de la rentrée des classes de ce lundi 11 mai. Une prise de parole, quelques instants après celle des ministres, destinée à rassurer mais sans précisions ni sur les chiffres ni sur les modalités.
A quelques jours de la rentrée des classes annoncée par le gouvernement, le recteur n’a pu donner aucune liste des écoles qui seraient ouvertes la semaine prochaine en Seine-et-Marne, Seine-Saint-Denis et Val-de-Marne, mais simplement indiqué qu’une grande majorité serait ouverte d’ici au 18 mai. Sur le terrain en effet, les réticences restent fortes, du côté des élus comme des enseignants.
Depuis la publication du protocole du ministère de l’Éducation nationale pour assurer une reprise de l’école dans des conditions sanitaires satisfaisantes au regard de l’épidémie de Covid 19, de nombreux maires ont partagé leurs inquiétudes et certains ont communiqué leur ferme intention de maintenir leurs établissements clos.
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De leur côté, les inspections académiques se sont lancées dans une course contre-la-montre pour avancer avec les villes. «Nous sommes très à l’écoute des problèmes locaux des uns et des autres. Au cours des échanges, les maires ont évoqué le protocole et ses exigences. Tous les cas de figures ont été évoqués. Je peux comprendre, par exemple, les problèmes de mise à disposition de personnel communal ou de vétusté des locaux. Je n’attache pas une importance excessive au fait que tous les élèves rentrent dès le 11 ou le 12 mai. Il faut que cette reprise soit progressive, sur la base du volontariat des familles et se passe bien. Nous n’irons pas a l’encontre des maires qui sont comme nous, des gens de bonne volonté avec lesquels nous allons arriver à nous entendre», indique le recteur.
Daniel Auverlot reconnaît en particulier les «difficultés diverses» avancées par les villes de Villeneuve-Saint-Georges et de Villecresnes, en Val-de-Marne, Aubervilliers, Dugny, Stains et Vaujours en Seine-Saint-Denis ou Claye-Souilly, Chelles et Mitry-Mory en Seine-et-Marne. «Je ne pourrai communiquer de véritables chiffres que lundi mais dans nos trois départements, une majorité importante d’écoles va ouvrir entre le 12 et le 18 mai», assure le patron de l’Académie.
Livraison des masques et droit de retrait
Au-delà des élus, ce-sont d’abord les enseignants, directement en contact avec des élèves non masqués et potentiellement porteurs sains du Covid, qui sont réservés quant à la reprise, non seulement en raison de la complexité opérationnelle à faire respecter des gestes barrière aux enfants mais aussi en raison des risques pour leur santé. Beaucoup ont d’ores et déjà prévu d’exercer leur droit de retrait. A ces inquiétudes, le rectorat répond que des masques sont en cours de livraison.
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«Le droit de retrait est une démarche personnelle. Les enseignants doivent respecter un certain formalisme, prouver qu’ils sont face à un péril grave et imminent. Je ne peux pas croire que de nombreuses professions aient suivi l’intérêt général, et que le personnel de l’éducation nationale ne le suive pas», prévient le recteur.
“dernier trimestre hybride”
Distanciation sociale oblige, une recomposition des groupes d’élèves va être nécessaire. Comment est-ce que les enfants seront choisis ? Là encore, pas de réponse précise à ce stade. Le rectorat indique simplement que les enfants du personnel des services publics (santé, police, éducation) continueront à être accueilli à temps plein.
«C’est un dernier trimestre hybride que nous allons devoir inventer et je fais confiance aux enseignants qui ont su créer des stratégies incroyables pendant le confinement pour assurer la continuité pédagogique. Ils vont dans un premier temps devoir faire passer des tests de positionnement pour évaluer le retard éventuel pris sur le programme et travailler au rattrapage», poursuit Daniel Auverlot.
Ce travail de rattrapage des connaissances pourrait se poursuivre pendant les vacances. Le ministère de l’Education nationale réfléchirait à généraliser le dispositif écoles ouvertes qui permet, pendant les dernières semaines d’août de faire suivre des cours de remise à niveau à des élèves ayant des difficultés scolaires.
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