Depuis juillet, les sous-sols de l’aéroport d’Orly accueillent un centre de dépistage du COVID-19. Principalement destiné aux voyageurs se rendant en Outre-Mer, il peut accueillir près de 1000 patients par jour. Reportage.
À première vue, le terminal 4 de l’aéroport d’Orly semble bien vide : impossible d’y rentrer sans un billet d’avion. Mais au sous-sol, le centre de dépistage attire davantage de voyageurs. Ce mercredi après-midi, ils sont une vingtaine à faire la queue. En partance pour Fort-de-France, Pointe-à-Pitre, Papeete, Cayenne, Saint-Denis de la Réunion ou encore Abidjan, ils sont venus passer les tests nécessaires à leur embarquement.
À l’approche de la Toussaint, ils sont nombreux à vouloir partir au soleil, comme Pierre-Alain, 59 ans. Accompagné de ses deux fils Arthur et Alexandre, il partira samedi en Guadeloupe pour un mois. S’il a choisi de se faire dépister à Orly, c’est parce qu’il n’avait pas d’autre solution. “J’ai cherché partout autour du 11ème et 12ème arrondissements de Paris, et aussi à Vincennes. Il n’y avait pas de place avant novembre! C’est le moment où nous sommes censés revenir en France !” rigole-t-il. Même cas de figure pour Paul, qui partira voir sa famille en Martinique samedi. Ce logisticien de 26 ans a été orienté ici par un autre centre de dépistage, situé à Vigneux-sur-Seine (Essonne). Là-bas, on lui a présenté le centre d’Orly comme “le seul capable de fournir des résultats en moins de 72h” – condition sine qua non pour pouvoir prendre l’avion.
La réputation du centre le précède : recommandé par les agences de voyage ainsi que par les quatre compagnies aériennes qui le financent (Air Caraïbes, Air France, Corsair, French Bee), il effectue entre 600 et 1000 prélèvements quotidiens selon Kevin Coyard, son responsable. Un succès tel qu’un deuxième centre de dépistage a failli voir le jour fin septembre dernier. “L’Agence Régionale de Santé (ARS) nous a dit que nous avions effectué 13% de tous les tests de région parisienne, rien qu’à Orly !”, lance le responsable.
Malgré tout, le centre souffre d’une mauvaise répartition des flux de patients. Si cet après-midi, la plupart d’entre eux n’ont pas eu à attendre plus de 40 min, la situation diffère le matin, selon. “Si vous étiez venu entre 9h et 13h, tout ça aurait été blindé !”, assure Katia en désignant l’étendue de barrières de queue totalement vide. Chargée d’inscrire les passagers désirant se faire tester, l’énergique agente d’accueil de 27 ans explique le contraste par le fait que la plupart des patients viennent le matin, pensant ne pas avoir à faire trop de queue. “Tout le monde a la même idée”, constate-t-elle. Kevin Coyard complète: “Il y a bien moins de vols qu’avant, mais la plupart sont programmés le matin. Or, la règle des 72h doit être strictement respectée. Donc les gens ont tendance à venir dès les premières 72h avant leur voyage.”
Pourtant, le dispositif est bien huilé. En arrivant au centre, les passagers se font enregistrer par un agent d’accueil en présentant leur carte d’identité, leur billet d’avion, et en donnant leur numéro de téléphone. Ils sont ensuite prévenus par SMS une fois leur tour venu. Ils entrent alors leurs coordonnées (Nom, prénom, adresse, e-mail…) dans les bornes, avant de finalement passer les tests. De 9h à 20h, trois infirmiers se relaient en continu pour effectuer les prélèvements qui sont ensuite envoyés par coursier dans un centre d’analyse à Thiais. Une organisation qui permet de garantir aux patients d’obtenir les résultats dans les plus brefs délais : “On garantit aux patients un délai de 48h maximum, mais en pratique, on leur communique leurs résultats quasiment dans les 24h”, estime Kevin Coyard. Ce délai devrait être encore raccourci avec l’arrivée prochaine des tests antigéniques. Validés par la Haute Autorité de Santé (HAS) le 25 septembre dernier, ils permettront de fournir les résultats dans le 30 minutes suivant le test.
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