Mise à jour le 29 octobre : la manifestation est annulée suite au reconfinement. Plébiscité par les pilotes, le transfert progressif de lignes domestiques d’Air France vers sa filiale low-cost Transavia à partir du 2 novembre inquiète les personnels au sol, qui craignent d’être remplacés par de la sous-traitance.
Développer l’activité de la filiale low-cost Transavia sur les lignes domestiques fait partie depuis des années des axes stratégiques du groupe Air France – KLM pour gagner en marge de manœuvre financière face aux compagnies low-cost et autres modes de transports. En cette année 2020, la crise sanitaire n’a pas changé l’agenda. La compagnie aérienne a franchi une nouvelle étape en ce sens cet été, après avoir passé un accord avec le principal syndicat de pilotes, le SNPL.
Mise à jour le 29 octobre : la manifestation est annulée suite au reconfinement.
Dans le cadre de cette évolution stratégique, les vols au départ d’Orly seront particulièrement concernés, avec un remplacement progressif des vols Air France – et surtout Hop – par Transavia. “Le développement de Transavia France sur le marché domestique français est une étape clé du plan stratégique du groupe Air France afin d’en améliorer les performances financières. Grâce à cette nouvelle offre, le groupe Air France se donne les moyens d’être compétitif sur chacun des segments sur lesquels il opère et décline sur chacun les bons outils, avec un produit et un modèle adapté”, défendait ainsi le groupe dans un communiqué publié début août.
Mi-septembre, Transavia a concrétisé ces changements an annonçant l’ouverture d’une première liaison entre Paris-Orly et Biarritz, à la place de Hop, et de quatre lignes régionales au départ de Nantes. “Transavia annoncera prochainement l’ouverture d’autres liaisons sur le réseau domestique et poursuit en parallèle son développement sur le réseau moyen-courrier au départ de ses bases de Paris-Orly, Nantes, Lyon et Montpellier”, précisait la filiale low-cost.
Si les pilotes ont trouvé leur compte dans cette réorientation stratégique, les personnels au sol sont en revanche beaucoup plus inquiets, surtout à Orly où le plan de départ volontaire signé par une partie des syndicats (CFE-CGC et CFDT) va nettement réduire les effectifs. “249 personnes doivent partir, soit environ un tiers des effectifs”, chiffre Sandrine, déléguée cégétiste. Pour les syndicats non signataires de l’accord (CGT, Unsa, Sud), le problème est que les avions Transavia opèrent “sans personnel au sol” contrairement à Air France et Hop, privilégiant la sous-traitance. “Pourtant, nos salaires sont plutôt proches du Smic en dehors des primes liées au travail de nuit ou les dimanches. Je ne suis pas sûre que le recours à la sous-traitance sera beaucoup plus avantageux”, note la déléguée CGT.
Chez Hop, filiale d’Air France qui opérait les lignes régionales et qui est la plus touchée par la réorientation stratégique, les personnels d’Orly vont devoir tout simplement préparer leurs bagages. “Nous avions une base d’une vingtaine de techniciens d’entretien des avions et de 250 navigants mais elle va fermer. Au total, 12 bases Hop vont fermer. Il ne restera plus que Roissy et Lyon”, déplore Joël, délégué CGT Hop. Au total, 1000 des 2500 postes de la filiale pourraient être supprimés.
Au-delà de cette base Hop, les personnels s’inquiètent du transfert progressif des “tâches à compétences” vers l’aéroport de Roissy, qu’il s’agisse de la gestion des vols ou des passagers en back office, réduisant à terme Air France aéroport d’Orly à une coquille vide.
“Nous voulons conserver des emplois qualifiés ; la place ne doit pas être cédée aux entreprises d’assistance en escale avec leur lot d’emplois précaires low-costisés. (…) Nous refusons les mobilités et les départs contraints et exigeons que les avions de Transavia soient traités par des agents du groupe Air France (AF, Hop), tous secteurs confondus (DGI, Pôle avion, Pôle client, CDO…) et en intégrant les salariés de la sous-traitance. Nous sommes tous salariés du même groupe”, plaident les syndicats CGT, Sud et Unsa qui avaient prévu de manifester ce lundi 2 novembre à 10h30 à Orly 3 pour protester, à l’occasion du premier jour de la nouvelle ligne Transavia Orly- Biarritz. Une manifestation reportée en raison du reconfinement.
Mise à jour le 29 octobre : la manifestation est annulée suite au reconfinement.
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