Aéroports de Paris (ADP), le gestionnaire des aéroports parisiens frappé de plein fouet par la crise du Covid-19, va supprimer 11% de ses effectifs dans le cadre d’un accord de rupture conventionnelle qui évitera les départs contraints, a-t-il annoncé mercredi.
“La direction s’engage à ce qu’aucun départ contraint pour motif économique n’ait lieu jusqu’au 1er janvier 2022”, a indiqué la direction, ajoutant que l’accord vise à “sauvegarder durablement l’entreprise”.
Le groupe, qui gère les aéroports de Paris-Charles de Gaulle, Orly et Le Bourget et emploie 6 250 salariés en France, a été très durement touché par la chute de l’activité due à la crise sanitaire et les restrictions de circulation et fermetures de frontières qui l’accompagnent.
1 150 départs volontaires dont 700 non remplacés
“L’accord, qui doit désormais être validé par la direction, fixe à 1 150 le nombre maximum de départs volontaires, dont 700 ne seront pas remplacés”, précise le groupe.
Un ensemble de trois accords indissociables – rupture conventionnelle collective (RCC), accord de performance collective (APC) et activité partielle de longue durée (APLD) – avait été proposé à la négociation des organisations syndicales représentatives d’ADP SA le 31 août. La direction avait pris acte, le 5 novembre, de la non-signature par la majorité des organisations syndicales des accords proposés.
“Afin de donner une nouvelle chance au dialogue social”, la direction a proposé un nouveau projet d’accord de rupture conventionnelle collective qui a été signé à l’unanimité des organisations syndicales représentatives (CFE-CGC, CGT, Unsa), selon la direction.
“L’Unsa se félicite qu’un accord ait pu être trouvé afin d’éviter des départs contraints mais ça nous laisse des inquiétudes pour l’après-2022”, a indiqué à l’AFP son secrétaire général Laurent Garssine, regrettant que le plan de recrutement “au-delà des 700 départs n’aura pas lieu avant 2026″. “On est une entreprise qui va se fragiliser” et qui va revenir à la situation de 1982, a-t-il ajouté.
Le 7 janvier, le président doit présenter une liste exhaustive des mesures prises “pour le plan d’adaptation des contrats de travail (…) Une sorte d’APC non négociable” avec des baisses de salaires à la clef, selon M. Garssine.
“Je suis particulièrement fier que le dialogue social ait permis d’aboutir à un dispositif qui évite les départs contraints et permette de préserver les compétences”, a commenté auprès de l’AFP le président de Groupe ADP, Augustin de Romanet, précisant qu’il passerait par “des pré-retraites majoritairement, des congés de fin de carrière et de façon plus réduite des mobilités sécurisées”.
Comme l’ensemble du secteur aérien, ADP a été frappé de plein fouet par la crise du Covid-19.
Chute du trafic
En octobre, le trafic des aéroports parisiens a atteint à peine un quart de celui de l’an dernier. Seulement 2,3 millions de passagers ont été accueillis à Orly et à Paris-Charles de Gaulle.
“Nous nous attendons à Noël à un très fort trafic qui pourrait nous amener au niveau de juillet, c’est-à-dire -55% de façon ponctuelle pendant deux semaines”, a ajouté M. de Romanet craignant toutefois une rechute en janvier alors que la deuxième vague de l’épidémie continue à terrasser le secteur.
À Paris-Charles de Gaulle, seuls les terminaux 2E et 2F sont actuellement ouverts et à Paris-Orly, resté fermé du 1er avril au 26 juin, les compagnies n’utilisent plus que le terminal Orly 3.
Le Groupe ADP a perdu plus de la moitié de son chiffre d’affaires au cours des neuf premiers mois de l’année sous l’impact de la crise et a revu à la baisse ses hypothèses de trafic pour Paris avec une chute qui pourrait aller jusqu’à 70% en 2020.
Au niveau mondial, le trafic exprimé en kilomètres-passagers payants (RPK) était en baisse de 70,6% en octobre, selon l’Association internationale du transport aérien (Iata).
par Sonia WOLF
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