Refondation des guichets d’accueil, généralisation du guichet numérique, télétravail, la préfecture de Créteil a accéléré sa réorganisation dans le contexte de Covid-19. La ministre de la transformation et de la fonction publiques, Amélie de Montchalin, a pris la mesure de ces changements en visite sur place ce mardi. Parmi les points noirs qui restent, malgré des améliorations: la prise de rendez-vous pour l’accueil des étrangers.
«Dans ce grand hall d’entrée, nous pouvions avoir jusqu’à 400 visiteurs. Près de deux-tiers n’avaient rien à y faire ! C’était ingérable», résume le préfet Raymond Le Deun à la ministre Amélie de Montchalin, en arpentant le rez-de-chaussée quasiment vide du bâtiment. «Grâce à la prise de rendez-vous en ligne, je m’excuse de le dire comme ça mais nous avons gagné en rentabilité», poursuit le haut-fonctionnaire.
Pour adapter les guichets physiques au contexte épidémique, plusieurs bornes ont été équipées de vitres en plexiglas. Certains guichets sont aussi équipés d’un ordinateur tourné vers l’usager pour lui permettre d’effectuer la saisie. Dans les étages de la préfecture du Val-de-Marne aussi, le fonctionnement a été bouleversé avec le développement du télétravail. Une transition qui a commencé en essuyant les plâtres.
«Nous n’avons pas toujours eu des systèmes assez performants pour accueillir suffisamment de monde dans les visio-conférence. Nous avons pu nous arranger en audio mais c’est moins convivial. Ensuite, certaines tâches nécessitent d’avoir accès à des documents qui ne sont pas numérisés. Il y a donc parfois des écueils. Mais c’est une nouvelle façon de travailler que nous allons développer en nous appuyant notamment sur une politique de formation de nos équipes managériales», illustre la direction de la coordination des politiques publiques et de l’appui.
Les députés de Créteil Frédéric Descrozaille et Jean-François Mbaye ainsi que la vice-présidente du conseil départemental du Val-de-Marne, Fatiha Aggoune, présents ce mardi, ont pour leur part souligné l’importance de veiller à ce que la numérisation ne constitue pas un obstacle supplémentaire pour les personnes les plus vulnérables. «C’est une dimension à laquelle je suis très attachée. Le message du président de la République aux Français est de dire qu’il ne faut plus repousser ses démarches administratives à plus tard. Les services préfectoraux sont opérationnels et se sont adaptés au contexte sanitaire. Tout effort de relance sans ces agents serait vain, mais il faut aussi que les particuliers, les entreprises et les usagers en général les sollicitent», encourage la ministre.
La prise de rendez-vous au service des étrangers reste difficile
Parmi les points qui restent problématiques : l’accueil des étrangers. Depuis plusieurs années, la prise de rendez-vous préalable en ligne a été imposée comme portail d’entrée unique pour effectuer ses démarches mais ce système s’est retrouvé saturé, faisant parfois les affaires de malins peu scrupuleux monnayant les créneaux de rendez-vous qu’ils ont réussi à obtenir en ligne. Et la situation est loin d’être réglée, comme en témoignent les commentaires désespérés régulièrement laissés par nos lecteurs sur ce sujet.
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Jusqu’à la crise du coronavirus, les visiteurs pouvaient accéder à des postes numériques avec médiateur mais ces derniers ne pouvaient inventer des créneaux et cet accueil. «Cette organisation mobilisait jusqu’à 6 agents qui, finalement, se retrouvaient à gérer du public sans pouvoir répondre à leurs besoins ce qui générait une frustration aussi bien du côté de l’usager que de l’agent. En récupérant ce personnel, nous sommes désormais en mesure de proposer 300 à 350 rendez-vous par jours en moyenne contre 150 auparavant», indique la direction des migrations et de l’intégration.
Une belle augmentation du nombre de créneaux qui reste malgré tout insuffisante pour répondre à toutes les demandes et l’on se retrouve encore bien souvent face au message affiché ci-dessous, à l’occasion d’un rapide test en ligne effectué ce 1er septembre.
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