Depuis le 20 novembre, les élus du comité d’hygiène, de sécurité et des conditions de travail (CHSCT) de l’hôpital Henri Mondor de Créteil multiplient les alertes après la découverte d’amiante dans une unité très fréquentée. Pour l’AP-HP, des mesures de l’air ont écarté tout risque, mais les représentants syndicaux ne sont pas convaincus. Explications.
L’unité pharmaceutique des dispositifs médicaux stériles (UPDMS) de l’hôpital Henri-Mondor est le lieu de stockage du matériel pour le bloc opératoire. Chaque jour, le personnel vient s’y approvisionner en gants, combinaisons, seringues et autre.
Dans le cadre de la construction prochaine d’un bâtiment de réanimation et bloc interventionnel et la création d’une passerelle au droit de l’unité pharmaceutique, des ingénieurs sont venus repérer le site mi-octobre. «Quelqu’un d’extérieur à l’hôpital a fait remarquer la présence d’amiante sur le revêtement d’une canalisation d’eau. Les collègues qui ont entendu cela nous ont prévenus et nous avons contacté le référent amiante de Mondor. Des analyses ont été réalisées et il s’est avéré que le tuyau était bel et bien recouvert d’une couche d’amiante endommagée. Si les tests ont conclu à l’absence de fibres d’amiante dans l’air, les chocs qui l’ont abîmé en ont libéré à un moment ou à un autre», explique David Jacquelin du syndicat Sud santé.
Cet élu du CHSCT a donc utilisé son droit d’alerte pour danger grave et imminent (D.G.I.) le 28 novembre 2019. Quelques semaines après, l’ensemble des représentants du personnel siégeant au sein du CHSCT ont lancé une nouvelle procédure pour danger grave et imminent. S’en est suivi un conseil extraordinaire le 19 décembre mais n’a pas apaisé la situation. La direction a donc sollicité une entreprise agréé pour réaliser de nouvelles mesures d’air, le 20 décembre. «Elles ont montré l’absence totale d’amiante dans l’air au sein du service de l’UPDMS. Ces résultats ont été communiqués aux membres du CHSCT le lundi 23 décembre 2019», précise l’AP-HP.
Le personnel hospitalier lève alors son droit de retrait mais les élus du CHSCT restent attentifs. «La direction s’est engagée à mettre en place une surveillance médicale via la médecine du travail pour tous les employés, y compris ceux qui ne travaillent plus ici. En attendant les travaux de désamiantage, d’ici deux à trois mois, ils ont recouvert le tuyau d’adhésif sur les zones à risque. Ce n’est pas rassurant», estime David Jacquelin.
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