Reportage | | 17/01/2020
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Barrage contre la réforme des retraites aux Hôpitaux de Saint-Maurice

Barrage contre la réforme des retraites aux Hôpitaux de Saint-Maurice

Depuis ce jeudi et jusqu’à ce vendredi 17 janvier 18h, des aides-soignants, infirmiers et agents des Hôpitaux de Saint-Maurice (HSM) ont installé un barrage filtrant pour protester contre la réforme des retraites, occasion également de dénoncer un manque d’effectif au quotidien. Reportage.

Les agents des Hôpitaux de Saint-Maurice ne sont pas les derniers à se mobiliser contre la réforme des retraites, qui ont déjà organisé des séances de tractage. Cette semaine, la mobilisation est montée d’un cran avec la décision en AG mardi dernier d’installer un blocage filtrant de 36 heures jeudi et vendredi. Les agents craignent la baisse et le retardement des pensions pour les métiers de l’hôpital public qui perdraient en attractivité par rapport au privé. Ce alors même que les équipes sont déjà en manque d’effectif.

Quelle reconnaissance pour la pénibilité ?

Soutenus par la CGT, les personnels hospitaliers ont installé un piquet de grève dès 6 heures ce jeudi. L’occasion de distribuer des tracts dénonçant la fin de reconnaissance de la pénibilité et des retraites anticipées pour les aides-soignants et aides-soignantes. « Alors qu’elles pouvaient jusqu’à présent cesser d’exercer à 57 ans, elles seront contraintes de travailler jusqu’à 64 ans, soit 7 ans de plus », dénonce David François, délégué CGT des HSM.

Un « massacre » selon lui, alors qu’aujourd’hui, 30% des aides-soignantes et 25% des infirmières partent déjà en retraite avec un taux d’invalidité. Un chiffre qui pourrait grimper, “avec l’avancement de l’âge des soignants et la dégradation mécanique des conditions de travail.” Et le soignant de prévenir que cela risque d’avoir des conséquences sur la qualité des soins.

Des pensions en baisse

Selon les calculs des agents, les pensions seront par ailleurs amputées d’environ 20% car le calcul ne s’effectuera plus sur les six ultimes mois de carrière mais sur les vingt-cinq dernières années. Yann Duvinage, aide-soignant dans l’hospitalisation à domicile, cite l’exemple des kinésithérapeutes, payés 1 420€ en début de carrière dans le public, contre 1 900 à 2 000€ dans le privé. « Ces revenus plus faibles entraîneraient une perte mensuelle de 350€ sur les retraites des infirmiers, et de 250€ pour les aides-soignants, déplore-t-il. C’est la disparition du dernier aspect attractif du public, à savoir la retraite. »

Près de 140 postes manquants

Comme dans d’autres établissements, les agents de Saint-Maurice dénoncent également le baisse des effectifs. « A raison d’une dizaine d’emplois non remplacés ou supprimés par mois, nous avons perdu environ 140 postes depuis un an », estime le délégué CGT David François.

En fin d’année dernière déjà, près de 70 membres du personnel du Pôle soins de suite et réadaptation (SSR) enfants des hôpitaux de Saint-Maurice avaient fait grève pour protester contre la réorganisation liée à la fusion des services dans le cadre du GHT 94 nord (Groupement hospitalier de territoire). « Dans l’équipe de nuit de mon service, deux postes n’ont pas été remplacés, si bien que nos collègues de la journée doivent nous prêter main forte, raconte Aurélien, aide-soignant en pédopsychiatrie. Notre relation aux patients en ressort dégradée, et notre santé est affectée. »

Les agents dénoncent aussi une insuffisance de secrétaires médicaux, éducateurs et agents de service hospitalier (ASH, bientôt renommés agents de bio-nettoyage). « Dans mon équipe de quatre personnes, il est courant de se retrouver à deux ou seul pour gérer notre secteur », témoigne Marie-Christine, chargée de l’entretien du service psychiatrie

Le piquet de grève est reconduit ce vendredi.

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