Logements | | 04/02/2020
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Champigny-sur-Marne: logements temporaires avant démolition pour les ouvriers du Grand Paris Express

Champigny-sur-Marne: logements temporaires avant démolition pour les ouvriers du Grand Paris Express © VI

En 2019, 3000 emplois supplémentaires ont été créés par rapport à 2018 pour creuser le métro Grand Paris Express. Et d’ici à 2024, 7 000 emplois nouveaux sont encore prévus. Dans le Val-de-Marne, premier département à avoir accueilli les tunneliers pour la ligne 15 Sud, la question du logement des ouvriers de ce méga-chantier s’est rapidement posée, cruciale pour fidéliser la main d’oeuvre. D’où l’idée de leur mettre à disposition des logements voués à la démolition dans le cadre du renouvellement urbain.

Après l’Haÿ-les-Roses au printemps dernier, c’est à Champigny-sur-Marne que l’initiative a été répliquée, au 52 avenue Boileau.

“Je viens ici quatre nuits par semaine, et puis je rentre les weekends. On peut dire que je suis devenu campinois ! “, confie Léopold (photo), venu du Morbihan, en charge notamment d’obtenir des communes les arrêtés de circulation et dérogations pour travailler sur les plages horaires souhaitées. “J’ai commencé à travailler sur le chantier en avril 2017 et je suis logé ici depuis novembre dernier. Avant, je m’arrangeais pour dormir soit chez mon frère qui habite en Seine-et-Marne, soit chez ma mère qui a un appartement à Paris. Depuis la Bretagne où je vis avec ma femme et mes quatre enfants, c’est 4h30 de route. Ici, je suis à cinq minutes des premiers bungalows de chantier. C’est idéal vu les horaires car je commence tôt et finis en général à 20 heures. J’ai toujours été dans le milieu, mais je m’occupais des forages horizontaux de petits diamètres. Là, ce n’est pas la même échelle. Et puis, la colocation se passe bien. On est tous les deux bretons, alors forcément on s’entend très bien! Du reste, on se croise à peine, puisque nous n’avons pas les mêmes horaires de travail.

A Champigny-sur-Marne, les salariés ont emménagé fin 2019 dans l’immeuble du 52 – 58 avenue Boileau, propriété de l’Immobilière 3F. Sa démolition est programmée dans le cadre du renouvellement urbain du Bois l’Abbé. Le bailleur social s’est associé avec Résidétape et Action Logement Services pour proposer ces logements. Dès février 2020, des appartements seront aussi mis à disposition à Bondy.

Léopold et son colocataire payent 320 euros chacun, pour un trois pièces avec deux chambres, toutes charges comprises : le chauffage, l’électricité, l’eau chaude, et la wifi. “On compte aussi l’assurance du logement dans cette somme. En gros, l’appartement est à zéro euro, on facture uniquement les charges. Et lorsque les salariés arrivent, l’appartement est meublé”, explique Dominique Giry, président de Résidétape. “La convention qui est signée est une convention d’habitation précaire qui spécifie bien qu’à la démolition de l’immeuble, le locataire ne pourra plus habiter les lieux.”, précise Olivier Perret, directeur départemental de l’Immobilière 3F. “Les logements sont occupés en général pendant 18 à 24 mois, en fonction de l’échéance de démolition de l’édifice. On pense accueillir au moins 30 à 40 personnes sur le site de Champigny, et 80 à 100 sur le site de l’Hay-les-Roses“, ajoute Dominique Giry.

Déjà 10 tunneliers dans le Val-de-Marne

“Le Grand Paris Express est l’un des chantiers les plus importants d’Europe. On en est à 10 tunneliers sur le Val-de-Marne! Ce chantier se développe en parallèle des enjeux de réorganisation urbaine. 450 ouvriers sont aussi attendus au futur poste de maintenance centralisé”, pointe Christian Favier, président du Conseil départemental du Val-de-Marne, insistant sur la nécessité de former les habitants pour pouvoir bénéficier du gisement d’emplois offert par ce chantier du siècle. C’est en effet à Champigny que sera situé le centre technique de maintenance de la ligne 15 Sud. Attendu en pou 2020, il assurera la maintenance de 60 % des matériels roulants de la ligne 15, complété par un site de maintenance des infrastructures à Val-de-Fontenay. Au total, 9 chantiers sont en cours sur la commune: les deux gares, le centre d’exploitation et de maintenance et six ouvrages annexes comme les puits d’évacuation et de ventilation. Un gros impact pour la ville alors que le Grand Paris Express comprend actuellement 130 chantiers sur l’ensemble de l’agglomération.

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