Feijoada (ragoût de porc aux haricots noirs), linguiça (saucisse fumée), picanha aux oignons (bœuf grillé), moqueca (poisson ou crevette accompagné de légumes préparé dans du laits de coco)… A Charenton-le-Pont, la petite cantine brésilienne Tupinamba a réussi à survivre à la crise du confinement Covid en révolutionnant son modèle pour se convertir à la vente à emporter.
Installé depuis plus de deux ans sur la rue Gabriel Péri à Charenton-le-Pont, le restaurant Tupinamba a conquis une clientèle d’habitués habitant les quartiers avoisinants, grâce à sa carte qui vous transporte de l’autre côté de l’Atlantique. Une bonne table qui misait jusqu’ici sur des clients qui dégustent sur place.
«La vente à emporter représentait au maximum 20% de nos commandes. Nous avons essayé de travailler avec une plateforme mais ça n’était pas satisfaisant, notamment du point de vue pratique», explique Elcio, associé avec sa femme Luci. «Il a fallu démarcher une entreprise pour trouver des boîtes appropriées pour le transport. Pendant toute la durée du confinement, mes deux employés étaient en chômage partiel, c’était moi qui prenait les commandes par téléphone et cuisinait. Ce n’était pas toujours facile de s’organiser mais nous y sommes arrivés», enchaîne Luci.
Coûts supplémentaires et marges plus faibles
Une réactivité qui a permis aux associés de s’acquitter de leur loyer d’avril et de trouver un compromis avec leur bailleur pour alléger les paiements des mois suivants, en attendant de pourvoir rouvrir. «En temps normal, nous avons une salle avec une quinzaine de tables mais il nous est impossible de savoir quand est-ce que nous allons pouvoir rouvrir la salle et dans quelles conditions. Il va probablement falloir continuer avec ce fonctionnement de vente à emporter», projette Elcio.
Une réouverture attendue avec impatience car le ticket moyen d’un client sur place est nettement supérieur. Les boissons notamment, font la différence, comme ces cocktails servis au bar. Les plats à emporter seuls réduisent les recettes et leur marge est au plancher. «Même si les prix des denrées alimentaires ont bien augmenté ces dernières semaines sur les marchés, nous essayons de garder un prix fixe pour les plats du jour autour d’une dizaine d’euros. Je réfléchis à proposer des formules également. Il va également falloir que l’on communique peut être davantage», indique Luci.
Le restaurant recevait ce mercredi la visite du président de la Chambre de commerce et d’industrie du Val-de-Marne, Gérard Delmas, qui a entrepris une tournée des entreprises du département confrontées à la crise du Covid 19 pour adapter les réponses et solutions aux entrepreneurs. Concernant les restaurants, la CCI 94 a notamment prévu le lancement d’un kit restaurateur pour faciliter cette transition vers la vente à emporter, en complément de ses infos pratiques pour vendre à distance.
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