Le nom du groupement en charge d’opérer la cité de la gastronomie de Paris Rungis sera dévoilé avant la fin 2020. Les dernières discussions de cadrage économique sont en cours. En attendant, la cité fait vivre le repas gastronomique à la française en exposition.
Voilà dix ans que le repas gastronomique des Français a été inscrit au patrimoine culturel immatériel de l’Unesco. De cette reconnaissance, a germé l’idée de créer une Cité de la gastronomie pour lui donner chair. Alors que plusieurs contrées françaises de la bonne bouffe rivalisaient de projets, c’est finalement un réseau de cités qui a été retenu, dont celle de Paris Rungis.
Premier marché de gros alimentaire mondial, le MIN de Rungis constitue en effet le garde-manger de toute la région parisienne et le site qui l’accueille, à proximité immédiate de la future gare Grand Paris Express de la ligne 14 Sud, dispose de foncier disponible pour accueillir un équipement culturel, commercial et gastronomique à bientôt un quart d’heure de métro de Paris et autant de l’aéroport d’Orly.
Une gouvernance publique locale, partagée
Restait tout à faire, à commencer par construire une gouvernance locale et rédiger un cahier des charges conciliant la culture, le plaisir, la pédagogie.., le tout dans un esprit développement durable et viable économiquement. Le nom du projet est du reste désormais : Cité de l’alimentation durable et de la gastronomie responsable. Concernant la gouvernance, un comité syndical réunissant des représentants toutes les collectivités locales impliquées a été mis sur pied pour administrer le syndicat mixte opérateur de la Cité. Ce comité syndical, présidé par Stéphanie Daumin, maire de Chevilly, compte dans ses membres les villes riveraines (Rungis, Chevilly-Larue, Thiais, Orly), mais aussi Paris, le Conseil départemental du Val-de-Marne, le territoire Grand Orly Seine Bièvre, la Métropole du Grand Paris et le Conseil régional d’Ile-de-France. Pour la programmation, le comité syndical s’est entouré d’un Conseil scientifique, culturel et éducatif (CSCE) présidé par André-Laurent Parodi, directeur honoraire de l’Ecole nationale vétérinaire d’Alfort, et d’un comité des partenaires institutionnels et stratégiques présidé par Stéphane Layani, président de la société qui exploite le MIN de Rungis, la Semmaris.
Le groupement lauréat sera annoncé fin 2020
Concernant le contenu du projet, le comité syndical a retenu la création d’un centre d’interprétation et d’expérimentation en lien avec des expositions temporaires, d’une maison des projets, d’un auditorium, d’un plateau modulable pour des formations, de restaurants (dont certains d’application), de commerces spécialisés, et encore d’une rue couverte pour les grands banquets et les spectacles vivants et gastronomiques, et aussi des jardins pédagogiques en lien avec des fermes urbaines voisines. Un cahier des charges qui a fait l’objet d’un appel à projets courant 2018. A ce stade, les projets ont été remis depuis déjà longtemps et les discussions sont en cours pour conclure avec le groupement pressenti regroupant promoteur, investisseur, exploitant culturel, architectes, et autres partenaires pour construire et exploiter le site.
“Nous sommes en train de boucler les dernières termes de l’équation économique avec le groupement et le syndicat mixte. Nous avons modulé certaines surfaces pour optimiser l’utilisation de l’espace mais tous les éléments de contenu sont présents dans l’offre”, explique Stéphanie Daumin (PCF), présidente du syndicat et maire de Chevilly-Larue. Le projet s’est aussi adapté à l’écosystème local avec par exemple la mise à disposition d’un plateau de 1000 m2 à destination des centres de formation, notamment de la Rungis Académie du MIN voisin. “L’idée est de travailler en synergie et non pas en concurrence”, motive Stéphanie Daumin.
Le groupement lauréat sera annoncé d’ici à la fin de l’année 2020 pour un dépôt du permis de construire courant 2021. L’objectif est toujours d’ouvrir cette Cité de la gastronomie en 2024, en même temps que la future gare de Chevilly les trois communes et aussi du projet de temple de l’e-sport à Thiais.
Un food hall de 5000 m2 côté MIN de Rungis
Pendant de cette cité qui s’installera sur le pôle sud du site, côté Rungis, le MIN du Rungis développe de son côté une Halle des trésors gastronomique sur le pôle nord, côté Chevilly-Larue. Ce projet dans le projet a d’ores et déjà été confié à l’agence Depur Experiences en partenariat avec CBRE et Adamas pour créer un food hall de 5 000 m2.
Une exposition pour mettre en bouche
En attendant la concrétisation de ces projets, la Cité de la gastronomie a décidé de faire vivre le repas gastronomique à la Française et de fêter les 10 ans de sa reconnaissance par l’Unesco en organisant une exposition à la Cité de la Villette du 30 septembre au 31 octobre 2020. Scénarisée par Marianne Klapisch de l’agence Klapisch-Claisse avec Céline Daub, scénographe indépendante, et pensée par Alain Kruger, ancien producteur de On ne parle pas la bouche pleine sur France Culture, comme commissaire de l’exposition, l’expo se déroule en trois actes comme un menu entrée- plat-dessert. Le premier, l’entrée en matière, explique de manière pédagogique les notions de repas, repas de fête, repas gastronomique et gastronomie. Le plat principal consiste en deux tables dressées pour une trentaine d’invités l’art de la table, de la dégustation, les manières. En guise de dessert, le dernier acte invite les visiteurs à évoquer leur souvenir gourmand comme Marcel Proust et sa madeleine.
Informations pratiques :
Du 30 septembre au 31 octobre 2020 Ouverture les mercredis, samedis et dimanches de 14h30 à 18h30
Pavillon Villette
30 avenue Corentin Cariou, 75019 Paris (à l’entrée du Parc côté Porte de la Villette) Métro ligne 7 – Porte de la Villette Bus 139 – 150 – 152 – Porte de la Villette Tramway T3b – Ella Fitzgerald
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