Détail et mode d’emploi du déconfinement autorisé à partir de ce weekend, avec les explications du directeur de cabinet de la préfecture du Val-de-Marne, Sébastien Lime. Et point d’étape épidémiologique avec Eric Véchard, directeur de la délégation 94 de l’Agence régionale de santé.
Après un mois de reconfinement, du à une accélération brutale de l’épidémie de Covid-19, les efforts consentis par la population semblent commencer à porter leurs fruits. Aussi, le gouvernement vient de présenter sa stratégie de levée progressive du confinement échelonnée jusqu’à la mi-janvier avec des paliers successifs en fonction de l’évolution de la situation sanitaire.
A partir de ce week-end des 28 et 29 novembre et jusqu’au 15 décembre s’ouvre une période où les déplacements doivent rester exceptionnels. D’ailleurs, les attestations dérogatoires sont toujours nécessaires. Parmi les principaux assouplissements :
- Ouverture des commerces et des services à domicile
« Le but de cette réouverture est de permettre aux commerçants de reprendre leur activité à l’approche des fêtes et de permettre ainsi d’étaler la fréquentation de leurs établissements. D’ailleurs, une jauge d’une personne par 8 mètres carrés a été fixée et c’est aux commerçants de mettre en place des mesures pour assurer la régulation. La volonté du gouvernement est de faire preuve d’une grande souplesse pour les ouvertures dominicales et nous avons déjà sollicité les services de la Direccte et les chambres consulaires pour faire le nécessaire dès ce dimanche. Nous serons particulièrement vigilants sur les surfaces commerciales à partir de 400 mètres carrés où des référents devront être nommés. Des contrôles auront lieu dès ce weekend avec de la pédagogie puisque les protocoles sont parfois encore en cours de signature, puis pour les récalcitrants des mises en demeure et en cas de récidive des fermetures administratives», détaille le directeur de cabinet de la préfecture du Val-de-Marne.
- Déplacement dans un rayon de 20 kilomètres et pour 3 heures
«Cet assouplissement permet pour l’Île-de-France d’avoir un rayon de rotation assez confortable. Toutes les activités individuelles en plein air sont donc autorisées dans la limite de déplacement et de durée imposée. Les activités extra-scolaires (en club notamment) des mineurs de plein air sont autorisées, de même que les sports nautiques», poursuit le représentant de l’État. Pour la piscine, en pleine air ou en extérieur, il faudra encore patienter.
- Possibilité pour les cultes de tenir des offices
«Dès ce week-end, les offices pourront être rétablis mais limités à 30 participants pour l’ensemble des cultes. Une clause de revoyure a été convenue pour pouvoir dans un second temps l’adapter à la taille des lieux de culte. Les prières de rue sont interdites. Depuis le début de ces mesures, les représentants des trois principales religions pratiquées en Val-de-Marne ont toujours appliqué avec zèle les règles», précise Sébastien Lime.
Enfin, parmi les autres limitation, les rassemblements privés restent interdits et les déplacements doivent être justifiés. Enfin, les bibliothèques et les archives peuvent rouvrir.
Situation sanitaire en Île-de-France et Val-de-Marne : rassurant mais vigilance
Eric Véchard, directeur de la délégation départementale de l’Agence régionale de Santé d’Île-de-France dresse, au regard des derniers chiffres connus, un bilan plutôt positif mais incite à la prudence. « Il faut admettre que la courbe épidémique est en infléchissement depuis plusieurs jours, on retrouve les chiffres du mois dernier, avant que cela ne s’emballe. Le couvre-feu puis les efforts des uns et des autres dans la limitation des interactions sociales a été efficace. Le taux d’incidences est revenu en dessous barre des 150 cas pour 100 000 (elle était au-dessus de 400 la semaine du 23 au 29 octobre). La circulation virale aussi est en recul avec un taux de positivité à 13,6% en Val-de-Marne (il était monté à plus de 15% fin octobre). L’autre courbe qui nous intéresse, c’est celle de la sollicitation du système de santé. A l’hôpital, là encore, nous constatons un infléchissement avec 821 patients en soin critique soit une baisse de 22 par rapport à la veille sur les flux entrées et sorties, et 5844 patients dans l’ensemble des services soit une baisse de 130 par rapport à la veille. Cela dit, l’hôpital reste très sollicité avec 75% de ses capacités occupées», explique-t-il.
Du fait de l’amélioration de la situation, l’ARS constate également une baisse d’environ 10 000 dépistages de tests PCR avec un chiffre qui s’établit entre 40 000 et 45 000 cette semaine en Val-de-Marne. Il est encore trop tôt pour savoir si les tests antigéniques subissent le même effet, même s’ils s’adressent en priorité aux personnes déjà symptomatiques. Des actions spécifiques sont en cours ou sur le point d’être réalisées dans des lycées de Vincennes, Villeneuve-le-Roi, de Vitry-sur-Seine et du Kremlin-Bicêtre pour avoir un état de la circulation du virus parmi des populations pas particulièrement à risque mais dont les interactions sociales sont plus compliquées à tracer. De même, les personnels de l’éducation nationale sont désormais considérés public prioritaires et peuvent donc se faire dépister plus rapidement.
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