La suppression de bureaux de Poste dans le Val-de-Marne ainsi que les problèmes de distribution du courrier ont fait l’objet d’un échange entre le député LR Michel Herbillon et Olivier Dussopt, le secrétaire d’Etat auprès du ministre de l’action et des comptes publics lors de la séance des questions au gouvernement de ce mardi 7 janvier.
“Ces derniers mois, nous constatons de graves dysfonctionnements de distribution du courrier dans le département du Val-de-Marne, notamment dans les communes de ma circonscription – Charenton-le-Pont, Joinville-le-Pont, Maisons-Alfort et Saint-Maurice. De très nombreux habitants reçoivent leur courrier avec plusieurs jours voire plusieurs semaines de retard. Des quartiers entiers ne sont parfois plus desservis, ce qui ne manque pas de poser dans bien des cas des difficultés importantes pour les particuliers comme pour les entreprises. Et cette situation perdure”, a alerté le député avant d’évoquer la suppression de onze bureaux de Poste, “soit 10 % du total” ainsi que les réductions d’horaires et de services. “La conséquence de cette stratégie est, hélas, simple et funeste : c’est, une fois encore, le recul de la présence des services publics dans nos communes”, déplore le parlementaire qui s’est a aussi demandé des précisions concernant le futur contrat de présence de présence postale territoriale 2020-2022 pour le Val-de-Marne.
“Comme toute entreprise, La Poste doit se moderniser pour répondre aux nouveaux enjeux et aux nouveaux besoins. Elle doit notamment s’adapter à la réduction du volume de courrier à traiter – celui-ci a en effet baissé de 43 % en dix ans, soit 7 % par an – ainsi qu’à la diminution continue de la fréquentation des bureaux de poste, elle aussi de 7 % par an depuis plusieurs années. Face à cette évolution d’ampleur historique, La Poste réorganise son réseau de distribution du courrier, tout en développant de nouvelles activités que vous connaissez : services à la personne, accompagnement du grand âge, logistique urbaine ou encore e-commerce”, a motivé Olivier Dussopt. Concernant les suppressions de bureaux de Poste, le secrétaire d’Etat a indiqué que cette procédure était “très encadrée” et “ne peut être décidée, dans la plupart des cas, sans l’accord formel du maire de la commune concernée” après avoir fait l’objet “d’une concertation préalable sur la base d’un diagnostic partagé.”
“Dans le département du Val-de-Marne, La Poste comptait, fin 2018, 109 points de contact. Si, vous l’avez rappelé, elle a fermé en 2018 quatre bureaux de poste de faible activité, elle aussi créé deux agences postales communales et sept relais-poste chez les commerçants ; cela représente cinq points d’accès aux services postaux supplémentaires par rapport à l’année précédente”, s’est félicité le secrétaire d’Etat.
Concernant la distribution du courrier, le représentant du gouvernement a enjoint à “tirer parti des progrès technologiques”, admettant que, “dans le Val-de-Marne comme dans les autres territoires, la mise en place de ces nouvelles organisations nécessite un temps d’adaptation pour les agents.” Et de reconnaître que, “en dépit des plans de formation et de l’accompagnement des personnels pour assurer la continuité du service public, elles ont en effet pu provoquer, dans les premiers temps, des difficultés dans la distribution du courrier, certes regrettables mais, je l’espère, temporaires.”
Olivier Dussopt a aussi rappelé les difficultés de recrutement et de fidélisation des facteurs évoquées par La Poste et indiqué que des échanges étaient organisés avec élus et préfecture pour faire face à la pénurie de recrutement, en s’appuyant notamment sur les partenaires locaux.
Concernant le prochain contrat de présence postale territoriale 2020-2022, qui sera prochainement signé avec l’Association des maires de France et La Poste, le représentant du gouvernement a promis que celui-ci veillerait “à ce que l’effort soit renforcé dans les quartiers prioritaires de la politique de la ville et dans les quartiers adjacents.”
“Il n’est pas question de contester la nécessité pour La Poste de se moderniser. En revanche, je vous confirme que les fermetures survenues dans le Val-de-Marne n’ont pas reçu d’avis favorable des maires, contrairement à ce que vous venez d’indiquer – c’est en particulier le cas dans ma circonscription. Par ailleurs, le recul des services publics – puisque c’est ce dont il s’agit – est tout à fait contraire à l’engagement pris par le Président de la République à l’issue du grand débat de maintenir des services publics de proximité”, a réagi Michel Herbillon.
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