Obligé de baisser la jauge des spectateurs en raison de la crise sanitaire du coronavirus, l’US Créteil handball a fermé un siège sur deux et supprimé une tribune à l’occasion de la reprise du championnat, mais cela n’a pas empêché la polémique.
Vendredi soir, Créteil accueillait Aix-en-Provence pour la cinquième journée du championnat de France élite de handball. Les Béliers qui restaient sur deux victoires consécutives face à Nîmes puis Dunkerque, ont finalement enregistré leur deuxième défaite de la saison 27-31 malgré les encouragements du public.
Parmi les spectateurs, les membres du groupe local de la France insoumise ont réagi à l’affluence de la tribune située face à la leur. «La tribune A réservée à certains [et dans laquelle se trouvait notamment le maire, Laurent Cathala], était au trois quart vide avec environ 90 personnes. La tribune B ouverte à toutes et tous, avec quasiment la même capacité, était quatre fois plus remplie. C’est une belle illustration de l’inégalité face au COVID-19», a réagi Créteil insoumise, demandant de réduire la densité de cette tribune en procédant à une meilleure répartition des flux pour limiter les risques de contamination. «En ces temps où la solidarité devrait primer et les privilèges tomber, nous demandons que notamment lors du prochain match du handball du dimanche 25 octobre 2020, le public soit réparti sur les deux tribunes A et B, sans restriction d’accès autre que celles nécessaires à la protection de la santé des spectatrices et spectateurs», poursuit le groupe local.
Le cabinet du maire n’a pas souhaité réagir à la polémique mais le directeur général du club, Kamel Remili, responsable de l’organisation du palais des sports pour les matches de l’US Créteil Handball a tenu à mettre les points sur les i. «Nous avons mis en place un protocole sanitaire en ouvrant deux tribunes sur trois et en supprimant un siège sur deux (sauf les familles et les groupes d’âges de nos licenciés). Nous n’avons plus que 900 places au total avec lesquelles nous ne pouvons pas faire n’importe quoi. D’une part, nous faisons une bulle autour des équipes, autour des officiels de la ligue, puis nous avons un nombre important de places réservées à nos partenaires qui prennent des abonnements annuels. S’ils ne viennent pas au match, nous ne pouvons pas vendre la place à quelqu’un d’autre, c’est illégal. Il se trouve que ces places “vip” se trouvent dans la tribune qui fait face à la tribune grand public. Nous ne faisons pas de stigmatisation des publics et sommes contents de voir des spectateurs dans les deux tribunes», explique le dirigeant.
Une crise sanitaire coûteuse pour le club
Gel hydroalcoolique, personnel recruté pour le contrôle du port du masque, achat de matériel, la gestion du risque épidémique représente un coût pour le club qui, par ailleurs, ne peut proposer de service de buvette. Difficile pour le plus petit budget de première division qui se prépare à un saison à l’issue incertaine avec philosophie. «Aujourd’hui nous disons à nos joueurs et à notre staff de profiter de tous les moments, de prendre du plaisir à partager ses rencontres avec le public parce que l’on doit être prêt à ce que la saison soit interrompue n’importe quand».
Article modifié à 17h24. (Contrairement à ce que nous avions écrit initialement, Laurent Cathala était dans la Tribune A et non la tribune B)
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