Les premières vaccinations contre le coronavirus débuteront dimanche en France, comme dans toute l’Europe. “Quelques dizaines de résidents” de “deux ou trois” établissements pour personnes âgées seront dans un premier temps concernés par cette campagne vaccinale au protocole strict, qui sera ensuite élargie progressivement en janvier.
Qui est concerné et où ?
La France a choisi de réserver ses premiers vaccins aux personnes âgées résidant dans des établissements d’hébergement collectif (Ehpad, unités de soins de longue durée, résidences autonomie) et aux professionnels exerçant dans ces établissements et présentant eux-mêmes un risque de forme grave de Covid-19.
Les premières doses de ce produit développé par l’américain Pfizer et l’allemand BioNTech doivent arriver samedi en France, a indiqué mardi soir sur TF1 le ministre de la Santé, Olivier Véran.
Dès dimanche, “deux ou trois établissements” ouvriront le bal de la vaccination pour une première campagne qui débutera également dans toute l’Europe. Cela concernera en France “quelques dizaines de résidents”, a ajouté le ministre.
L’unité de soins de longue durée de l’hôpital René-Muret à Sevran, en Seine-Saint-Denis, est l’un des établissements choisis, a indiqué l’AP-HP à l’AFP. Selon Le Monde, d’autres vaccinations pourraient avoir lieu également au centre gériatrique du CHU de Dijon. La question d’un troisième établissement est “en discussion”.
Quel protocole ?La vaccination contre le Covid-19 n’est pas obligatoire et repose sur le volontariat.
Réalisée sur prescription médicale, elle doit être précédée d’une consultation pré-vaccinale pour déceler d’éventuelles contre-indications, allergies ou infections, et recueillir le consentement de la personne.
Selon le protocole vaccinal envoyé mardi soir par le ministère de la Santé aux directeurs d’établissements et aux principales fédérations du secteur, que l’AFP a pu consulter, la vaccination sera assurée par des infirmières, en présence d’un médecin.
Si besoin, elle pourra se faire en chambre.
A l’issue de la première l’injection – au niveau de l’épaule – le patient restera sous surveillance au minimum 15 minutes.
La deuxième injection interviendra 21 jours plus tard selon les mêmes modalités.
L’importance du consentement
Les établissements ont désormais la charge d’engager un travail de pédagogie et de communiquer des informations “loyales, claires et appropriées” sur le vaccin (par mail, affichage, plaquettes d’information) à l’ensemble des personnes concernées avant de recueillir leur consentement.
Ce consentement devra être donné lors de la visite pré-vaccinale. Il ne sera pas nécessaire de le “confirmer par écrit”, selon le protocole gouvernemental, qui rejette ainsi une demande de plusieurs fédérations du secteur qui jugeaient cela utile pour éviter toute contestation ultérieure.
Une trace de la visite pré-vaccinale sera gardée dans le dossier médical du résident et son choix devra être indiqué sur la plateforme médicale pour les professionnels “Vaccin Covid”.
Le recueil d’un consentement “éclairé” auprès de personnes âgées gui peuvent être atteintes de troubles cognitifs, environ la moitié des résidents d’Ehpad selon les estimations, s’avère un point délicat.
Selon le protocole, la décision pourra alors revenir au représentant légal, si la personne est sous tutelle/curatelle, à la “personne de confiance” désignée dans le dossier médical, ou à défaut à une personne de sa famille.
Sans accord préalable, il n’y aura pas de vaccination.
Et la suite ?
Après l’expérience de dimanche, des livraisons de vaccins “plus importantes” sont prévues pour “la fin du mois de décembre et au début du mois de janvier”, selon M. Véran.
Les arrivages seront échelonnés pour des contraintes de production et d’acheminement des vaccins, mais aussi de conservation, le Pfizer BioNTech devant être stocké à -80°C.
Une fois livrés dans les établissements – après estimation des besoins pour éviter les surplus -, les flacons devront être stockés dans une mallette réfrigérante entre +2 et +8 degrés, inaccessible au public.
Ils ne se conserveront alors que pendant cinq jours.
Pour les 7.000 Ehpad de France, le gros de la campagne de vaccination ne démarrera que “dans la deuxième semaine de janvier”, estime Florence Arnaiz-Maumé, du syndicat d’établissements privés Synerpa.
Au moment des fêtes de fin d’année et après une année éprouvante, les personnels sont “à flux tendu” et font “le maximum pour mettre tout ça en place”, souligne-t-elle.
par Jessica LOPEZ
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