«Nous ne sommes pas des héros, on veut juste vivre de notre boulot, nous ne sommes pas des héros, faut pas croire ce que disent les journaux», entonnaient en choeur les soignants du CHU Henri Mondor de Créteil ce mardi matin.
Première halte avant la manifestation de cet après-midi à Paris, les grévistes se sont retrouvé à 11h30 avec des responsables politiques. Après la tempête subie durant le pic du Covid-19, ils demandent au gouvernement de ne plus «jouer la montre».
Parmi les premières revendications : l’abandon de la tarification majoritaire à l’activité. «La règle doit être le juste soin pour le malade au moindre coût et non la recherche du tarif rentable pour l’établissement, en conséquence une augmentation du budget hospitalier (ONDAM) d’au moins 4% doit être actée», réclame l’intersyndicale CGT – Sud Santé – Collectif Inter Hôpitaux – Inter Urgences – Inter Blocs. Les soignants réclament également une revalorisation “significative” des salaires des personnels hospitaliers avec comme objectifs la moyenne des salaires des pays de l’OCDE pour des postes équivalents. Autre demande : l’arrêt des fermetures de lits d’hospitalisation et l’ouverture de lits «dans les services où cela s’avère indispensable» avec l’attribution de personnels et équipements. Concernant les usagers, les soignants exigent «l’intégration et l’association des usagers et des soignants, toute catégorie confondue aux décisions et projets de soins».
Des moyens pour pouvoir encaisser une éventuelle deuxième vague
«Nous ne sommes pas à l’abri d’une seconde vague. Si cela se reproduit, nous ne sommes pas capables, en l’état, de gérer la situation. Il faut que le maximum de collègues se positionnent. Aujourd’hui n’est qu’un point d’étape», a prévenu Christophe Pin, délégué local CGT. Les représentants syndicaux n’ont pas fait mystère de leur amertume sur les difficultés à mobiliser dans un contexte de reprise des soins hors-Covid-19. «Toutes les professions n’ont pas joué le jeu. Les chirurgiens ont programmé une trentaine de blocs opératoires aujourd’hui, obligeant 100% du personnel à rester à son poste plutôt que de se joindre à nous», a regretté Eric Tricot, délégué Sud santé.
Laurent Cathala, maire PS de la ville et président du conseil de surveillance de l’hôpital Mondor et Jeannick Le Lagadec, vice-présidente LFI du Conseil départemental du Val-de-Marne notamment en charge de la santé, ainsi que Thomas Dessalles, ex-candidat LFI à Créteil ont témoigné leur solidarité envers le mouvement.
Ailleurs dans le Val-de-Marne comme au centre hospitalier intercommunal de Villeneuve-Saint-Georges ou devant l’hôtel de ville de Villejuif, des personnels soignants en grève se sont rassemblés avant de se rendre à la manifestation parisienne, en début d’après-midi, avenue de Ségur.
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