Attendu comme l’Arlésienne, le nouveau bâtiment « réanimation – blocs – interventionnel (RBi) de l’hôpital Henri-Mondor de Créteil, qui devait finalement ouvrir en septembre, accueillera des premiers patients coronavirus Covid 19 ce jeudi. Désormais, l’urgence est de recruter le personnel.
Fin mars, l’AP-HP (Assistance publique des hôpitaux de Paris) avait annoncé cette accélération en indiquant que celle-ci avait pu être financée grâce à un don du groupe Dassault. Voir article. Cet accueil supplémentaire va permettre d’accueillir des patients de toute l’Ile-de-France mais aussi à d’autres régions et pays dont la capacité de réanimation serait saturée, explique l’AP-HP.
6 millions d’euros d’équipement
L’équipement du RBI a donné lieu à 6 millions d’euros d’investissement, comprenant notamment l’acquisition de 93 respirateurs (dont 70 nonnal T60), de 85 moniteurs de réanimation et de 35 moniteurs de surveillance. Des finitions d’urgence ont par ailleurs été menées 7 jour sur 7 sous l’égide du directeur logistique, Marc Pommier et du directeur projet d’ouverture El Hadi Benmansour. Les premiers patients sont donc attendus ce jeudi.
3 containers d’imagerie médicale
Pour compléter l’installation, 3 containers d’imagerie médiale devraient être installés ce samedi 11 avril, grâce au soutien financier du territoire Grand Paris Sud Est Avenir et avec les équipes de GE Healthcare. Un scanner y sera notamment installé lundi 13 avril, et mis en service le lundi 20 avril. “C’est la première fois en France qu’un scanner est installé dans ce type de structure modulaire pour répondre à l’urgence réanimatoire des cas sévères”, se félicite l’AP-HP.
85 lits déjà disponibles
Dans les détails, le nouveau bâtiment dispose de 55 lits de réanimation et 30 lits de soins critiques sur deux niveaux, soit 85 lits disponibles immédiatement. Un niveau de bloc opératoire comportant 21 salles et 41 lits de réveil est aussi prévu par la suite.
300 professionnels nécessaires
Le personnel d’Henri Mondor étant déjà largement mobilisé, des soignants volontaires sont arrivés en renfort, à commencer par une dizaine d’infirmiers et infirmières arrivés ce lundi de Brive-la Gaillarde par les cars habituellement utilisés par les rugbymen du CA Brive. Voir article. D’autres professionnels restent néanmoins attendus dans ce méga service de réanimation dirigé par le professeur Armand Mekontso Dessap. Au total, l’ouverture du nouveau centre nécessite en effet le recrutement de 60 professionnels médicaux et de 240 professionnels paramédicaux, chiffre en effet l’AP-HP.
85 lits de Réanimation ouvrent le 9/4 à Mondor à Créteil pour les malades du COVID-19.
— SRLF (@La_SRLF) April 8, 2020
Pour ce challenge, l’équipe de Médecine Intensive Réanimation a besoin immédiat de médecins réanimateurs en renfort.
Les volontaires seront logés et rémunérés
Contact: armand.dessap@aphp.fr pic.twitter.com/M0pmPZ4iRU
Former les nouveaux bataillons
Une cellule RH dédiée a donc été mise en place d’urgence. “Le recrutement le plus critique concernait les médecins anesthésiste et réanimateurs, les médecins intensifs de réanimation, ainsi que du personnel infirmier compétent en réanimation, et du personnel médico-technique (manipulateurs radio, masseurs kinésithérapie)”, indique l’AP-HP. Pour pouvoir accueillir les premiers patients dès aujourd’hui, ce-sont les équipes de l’hôpital qui ont été mises à contribution, à raison de 33 professionnels volontaires avec d’autres équipes de l’AP-HP. 150 volontaires, dont les infirmiers de Brive, vont aussi se relayer par roulement (73 médecins, 64 infirmiers, 4 aides- soignants, une préparatrice en pharmacie) venant d’Ile-de-France, Bretagne, Nouvelle Aquitaine, Normandie, Occitanie, Provence-Alpes-Côte d’Azur, des Hauts-de-France et d’Auvergne-Rhône-Alpes.
De nouveaux bataillons à former d’urgence à la réanimation Covid-19, d’où la création d’un dispositif de formation accélérée à la réanimation.
La coordination Mondor estime que ne pas supprimer les lits aurait évité la précipitation
Dans un communiqué publié il y a quelques jours, la coordination Mondor, qui regroupe des syndicats et élus depuis plusieurs années pour défendre le devenir du CHU Mondor, voit dans cette ouverture d’urgence les conséquences des nombreuses fermetures de lits intervenues ces dernières années. “La transformation du bâtiment Réanimation-Blocs-Interventionelle (RBI) à Mondor, en unité d’accueil de patients covid-19 sans moyens -matériels et humains- connus confirme le manque de lits. Cela est à rapprocher du nombre de services et d’hôpitaux fermés. Une situation d’autant plus préoccupante que l’on s’attend à une hausse des besoins en Ile de France. (…) Au delà de notre GHU, ce sont 72 000 lits qui ont été supprimés à l’Hôpital Public en 15 ans, dont 4200 depuis 2018. Ce sont des milliers de lits de réanimations qui manquent aujourd‘hui comme les 92 services d’urgences fermés en 20 ans et les 70 000 postes d’infirmièr·es en 10 ans”, insiste Fabien Cohen, porte-parole de la coordination.
N'envoyez que des photos que vous avez prises vous-même, ou libres de tout droit. Les photos sont publiées sous votre responsabilité.