“Ni racistes, ni violents” : plus d’une centaine de policiers se sont rassemblés à Créteil (Val-de-Marne) mardi pour protester contre les déclarations du président Macron qui avait jugé vendredi “insoutenable” que les contrôles policiers ciblent davantage les jeunes dont la peau “n’est pas blanche”.
“On n’est ni racistes, ni violents, on ne se lève pas le matin pour savoir qui on va taper”, a grondé mardi soir au mégaphone un policier du Val-de-Marne, parmi ses pairs debout en uniforme ou en civil sur les marches de l’hôtel de police de Créteil.
Vendredi, sur le média en ligne Brut, le président Macron avait également reconnu qu’il existait “des violences par des policiers”, expression qu’il a dit préférer à celle de “violences policières”.
A l’origine du rassemblement à Créteil, des “policiers de terrain”, qui ont souhaité garder l’anonymat. A une journaliste de l’AFP présente sur place, ils ont déclaré regretter “d’être toujours fautifs, que [leur] parole n’ait aucune valeur”. “On est la profession la plus surveillée (…) et à force de remettre en cause notre autorité, on n’en a plus sur le terrain”, a encore dénoncé un agent de la brigade anti-criminalité.
Ces agents, de la police nationale mais aussi municipale, ont ensuite observé une minute de silence en hommage au policier grièvement blessé dans la nuit de lundi à mardi à hauteur de Bailly-Romainvilliers (Seine-et-Marne) après avoir été percuté par un véhicule de la brigade anti-criminalité qui poursuivait un chauffard.
Lundi vers 17H00 quelques policiers avaient procédé à des contrôles routiers au niveau de plusieurs portes du périphérique parisien, opération notamment réitérée mardi au niveau de Pantin (Seine-Saint-Denis), a constaté une journaliste de l’AFP. But de l’action: créer des ralentissements et aller au contact des véhicules pour faire passer le message que les policiers ne sont “ni racistes, ni violents”, a expliqué Julien Schenardi, secrétaire régional d’Alliance Police Nationale.
Le syndicaliste a taclé “cette défiance de l’Etat envers sa police (qui) doit prendre fin ici et maintenant”.
En pleine polémique sur les “violences policières”, Emmanuel Macron a décidé la tenue à partir de janvier d’un “Beauvau de la sécurité” afin d'”améliorer les conditions d’exercice” des forces de l’ordre et “consolider” leurs liens avec les Français.
Le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin recevra le 18 décembre les syndicats de police qui ont exprimé leur “ras-le-bol” après les violences lors des récentes manifestations et les propos d’Emmanuel Macron sur les contrôles au faciès.
A Champigny-sur-Marne, plusieurs dizaines de policiers se sont aussi rassemblés, à l’appel du syndicat SGP 94.
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