Le plan déconfinement présenté ce mardi par le Premier ministre n’a pas levé toutes les interrogations ni réserves des parents d’élèves concernant le retour en classe. En Val-de-Marne, FCPE et PEEP s’interrogent notamment sur le choix de faire rentrer en premier les plus petits, s’inquiétant que soient laissées en jachère les questions du décrochage scolaire et de l’orientation.
“Les élèves de troisième et de seconde vont être orientés par défaut”, alerte Myriam Menez, présidente de la PEEP 94, plaidant pour une réouverture a minima des collèges et des lycées pour parler orientation. “Accueillir les CM2 pour préparer l’entrée en sixième est aussi urgent. En revanche, nous nous interrogeons sur l’utilité d’ouvrir les maternelles dans ce contexte. Pourquoi ne pas organiser un centre de loisirs pour libérer les enseignants et permettre du renfort en élémentaire pour accueillir les groupes de 15 élèves”, poursuit la présidente de la PEEP 94.
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“Il y a une incohérence à commencer par les élèves de maternelles alors que le problème est le décrochage scolaire. Veut-on mettre en place une garderie pour permettre aux parents d’aller travailler ou un véritable dispositif de lutte contre le décrochage scolaire. Malheureusement, le plan présenté hier n’a pas apporté de réponse sur le fond”, déplore de son côté Nageate Belahcen, présidente de la FCPE 94 qui s’interroge également sur la préparation et le modus operandi des épreuves orales du bac Français, officiellement maintenues à ce jour.
L’élue FCPE dénonce par ailleurs des annonces insuffisamment concrètes sur le plan sanitaire et organisationnel. “Nous espérions un protocole national, au-delà de rappeler les gestes barrière et la distanciation dont on nous parle depuis deux mois. Il n’a pas été question des cantines, des activités périscolaires, de la coexistence entre l’enseignement présentiel et le distanciel… A défaut de protocole national, chacun va faire les choses dans son rectorat”, regrette Nageate Belahcen, reconnaissant qu’un travail a démarré localement. “Les EMS (Equipes mobiles de sécurité) travaillent actuellement sur un vademecum pour accueillir les élèves.”
Elu sans étiquette fédérative dans une école d’Ablon, un parent s’inquiète de tous les détails pratiques. “Qu”en sera-t-il des gestes barrières avec les plus petits ? Le gel hydroalcoolique sera-t-il à disposition de tous les enfants ? Avec 15 enfants par classe, qu’en sera-t-il réellement du suivi pédagogique des autres …Il semble dans la réalité du terrain qu’au mieux 1h30 de cours sera assurée par demie-journée… Le jeu en vaut il la chandelle ? Notre département est sûrement l’un des plus touché en France. Devons-nous servir de laboratoire? Devons-nous attendre de pleurer encore plus de morts pour réagir ?” s’alarme déjà le représentant de parents.
Sur le plan pratique, Myriam Menez insiste sur la nécessité d’organiser une pré-rentrée pour le personnel avant les élèves, et exige que les parents d’élèves puissent constater l’organisation sanitaire des locaux avant la reprise des cours. La présidente de la PEEP 94 insiste en revanche sur la nécessité de se mobiliser pour organiser le retour en classe. “Il n’est pas recevable de dire cela ne vaut pas le coup pour quelques heures. Cela vaut toujours le coup. Les élèves sont en train d’être démobilisés et il y a urgence, nous sommes face à une véritable crise pédagogique.”
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