“Les marchés représentent 40% de l’alimentation en Ile-de-France”, chiffre le sénateur LR Christian Cambon. “Aujourd’hui, ils sont interdits tandis que la grande distribution continue, alors que les marchés peuvent offrir les mêmes garanties sanitaires, voire des garanties supérieures en évitant notamment aux clients de toucher les produits et en les empêchant de se croiser!
Dans le Val-de-Marne, les élus ne s’avouent pas vaincus par le premier refus en bloc de toute dérogation, et 21 d’entre eux* ont écrit hier au Premier ministre pour demander que les dispositions proposées par le gouvernement puissent être “pleinement appliquées, avec discernement et en lien étroit avec les maires concernés qui sont aujourd’hui aux avants postes de cette lutte quotidienne contre la pandémie.”
“Dans nos villes, les marchés forains assurent une mission de service public dont la continuité est un principe de valeur constitutionnelle qui repose sur la nécessité de répondre aux besoins d’intérêt général sans interruption. Ainsi, les marchés forains permettent un approvisionnement alimentaire des habitants à portée de marche dans un rayon inférieur à un kilomètre du domicile de chacun, conformément au périmètre que vous avez fort opportunément défini. De fait, le recours aux marchés forains réduit les déplacements dans les communes, l’utilisation de transports, individuel ou en commun, répondant ainsi aux impératifs de confinement et de lutte contre la propagation du virus en réduisant la distance et la durée des trajets extérieurs aux domiciles. Il convient par ailleurs de noter que nos villes ne disposent pas d’hypermarchés capables d’absorber le besoin en ravitaillement alimentaire. Tout repose donc sur les seuls commerces de proximité désormais pris d’assaut avec des files d’attente de plus d’une heure, ce qui se révèle contraire aux règles élémentaires de confinement mais également sans garantie de pourvoir aux nécessités des habitants.
Enfin, le recours aux marchés forains est aussi un soutien à nos producteurs et maraîchers de proximité”, insistent les élus.
Une charte drastique de précautions sanitaires
En parallèle, les maires ont travaillé sur une charte commune garantissant un certain nombre d’engagements comme le marquage au sol d’une file d’attente de 1 m à 1 m 50 entre chaque client à l’extérieur, un nombre d’accès limité et filtré à l’entrée par la police municipale ou des agents de la ville, des itinéraires à sens unique évitant tout croisement entre les clients, le port de gants et masque obligatoire pour les commerçants, la désinfection du terminal de paiement par carte bancaire après chaque usage et encore l’interdiction aux clients de toucher les produits. Des mesures plus drastiques qu’en magasin.
Pas de nouvelle doctrine à ce jour
Ce jeudi soir à la préfecture du Val-de-Marne, la position n’avait pas bougé d’un iota. “Si la doctrine change, nous appliquerons la nouvelle doctrine, mais à cette heure, aucune directive ne nous est parvenue en ce sens”, indique-t-on au cabinet du préfet, confirmant qu’aucune dérogation n’a été accordée à ce jour dans le département, mais si des réflexions ont eu lieu concernant les marchés du Bois l’Abbé à Champigny et de Villeneuve-Saint-Georges.
“La charte des bonnes pratiques est en cours de discussion entre le ministre de l’Intérieur et celui de l’Agriculture depuis hier, nous espérons de nouvelles directives aujourd’hui”, indique ce vendredi matin le sénateur Christian Cambon. Des nouvelles d’autant plus attendues par les élus que la majorité des marchés se déroulent les samedi et dimanche.
Mise à jour à 10h54 : un protocole sanitaire signé cette nuit
Un protocole sanitaire a été validé par le gouvernement suite à un travail commun entre les différentes fédérations professionnelles parties prenantes dans les marchés alimentaires, les ministères de l’Economie, de l’Agriculture et de la Santé, annoncent les fédérations. Ce guide doit être adressé ce jour aux préfectures et doit permettre aux villes de s’appuyer dessus pour rouvrir les marchés.
Marchés, maraîchers et villes testent les paniers
En attendant une éventuelle réouverture du marché, communes et commerçants tentent de trouver la parade. A Saint-Maur-des Fossés, l’opérateur des marchés de la ville, le groupe Dadoun, a mis à disposition un site Internet pour permettre aux clients d’acheter des paniers de produits frais (voir article). A Mandres-les Roses, l’exploitation agricole Chevalier et fils, installée au 20 rue de la Fosse Parrot, prépare des paniers de légumes à venir chercher directement sur place. Un débouché crucial pour ce maraîcher du Plateau briard qui vend essentiellement sa production sur les marchés. A noter que les Amap (Association pour le maintien d’une agriculture paysanne) qui proposent à leurs adhérents des paniers chaque semaine, déposés par un paysan, ont le droit de continuer à fonctionner en respectant les précautions sanitaires.
* Les signataires
Patrick BEAUDOUIN (Maire de Saint-Mandé), Jacques-Alain BENISTI (Maire de Villiers-sur-Marne), Sylvain BERRIOS (Maire de Saint-Maur-des-Fossés), Christian CAMBON (Sénateur du Val-de-Marne), Laurent CATHALA (Maire de Créteil), Régis CHARBONNIER (Maire de Boissy-Saint-Léger), Marie-Carole CIUNTU (Maire de Sucy-en-Brie), Richard DELL’AGNOLA (Maire de Thiais), Jean-Paul FAURE-SOULET (Maire de La Queue-en-Brie), Yvan FEMEL (Maire de Noiseau), Hervé GICQUEL (Maire de Charenton-le-Pont), Didier GONZALES (Maire de Villeneuve-le-Roi), Vincent JEANBRUN (Maire de l’Haÿ-les-Roses), Franck LE BOHELLEC (Maire de Villejuif), Françoise LECOUFLE (Maire de Limeil-Brévannes), Charlotte LIBERT ALBANEL (Maire de Vincennes), Jacques J.P. MARTIN (Maire de Nogent-sur-Marne), Jean-Claude PERRAULT (Maire de Mandres-les-Roses), Christel ROYER (Maire du Perreux-sur-Marne), Marie-Christine SEGUI (Maire d’Ormesson-sur-Marne), Igor SEMO (Maire de Saint-Maurice), Georges URLACHER (Maire de Périgny)
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Merci M. le maire de Villejuif, la fermeture du marché nous renvoie à plus de distance sur des hypermarchés lointains ou sur de nombreux commerces qui n’ont pas la même qualité proposée, et surtout en effet des victuailles potentiellement touchées par tout un chacun, je serai plus rassuré de faire mes courses de produits frais au marché qui était parfaitement géré samedi 21 mars dernier, plutôt que d’aller en hyper ou j’avais pu éviter d’aller plus d’une fois par semaine jusqu’ici.
En espérant que vous et les autres maires auront rapidement gain de cause en Val de Marne
Honte à tous ces élus qui privilégient le commerce au détriment du principe de précaution et du confinement général, aucune de ces communes ne souffre d’un manque d’offre commerciale. Nous sommes en GUERRE et ces derniers s’inquiètent des commerces de bouche… Aucune pénurie ne nous menace… La seule consigne, la seule chose à faire #Restez chez vous . Protégez les services publics d’urgence (collecte des déchets et assainissement) et protégez les personnes fragiles. #Restez chez vous…. les commerçants peuvent organiser des paniers et livraisons à domicile. Ces ouvertures de marché seront considérées comme autant d’autorisation de sortie… comme autant d’autorisation de tuer !!!
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