Liliane Marchais, veuve de l’ancien député et secrétaire général du PCF Georges Marchais, est décédée ce mercredi 8 avril des suites du coronavirus à l’âge de 84 ans, a annoncé ce jeudi 9 avril le secrétaire national du PCF Fabien Roussel.
Née en 1935 à Malakoff, Lilane Grelot fut d’abord ouvrière câbleuse à la CSF de Malakoff. Elle adhère au PCF dès 1952, puis à la CGT en 1953. Membre de la direction exécutive de la fédération CGT des Métaux entre 1960 et 1964, rejoint la direction du PCF Val-de-Marne dont elle dirigera la fédération de 1961 à 1976. Elle siégera au bureau fédéral PCF du Val-de-Marne jusqu’en 1996, puis au comité fédéral. Mariée une première fois, Liliane Garcia devient la compagne de Georges Marchais à la fin des années 1960 et se mariera avec lui en 1977.
La veuve de l’homme politique campinois, décédé le 16 novembre 1997, résidait depuis quelques années à l’Ehpad de la fondation Favier de Bry-sur-Marne, lequel a payé un lourd tribut à l’épidémie de Covid 19 avec déjà une quinzaine de décès.
“Militante ouvrière, elle s’engagea très jeune dans l’action politique et syndicale, pour construire une société libérée de l’exploitation. Habitante de Champigny-sur-Marne, elle y a épousé Georges Marchais, Secrétaire Général du Parti communiste français, en 1977. Dirigeante de la fédération du Val-de-Marne du PCF, elle a beaucoup compté pour toute une génération de militants, dont je fais partie. Si son état de santé l’avait éloignée ces dernières années de l’action militante, elle aura été pendant plusieurs décennies une femme d’engagements, assumant pleinement ses responsabilités avec beaucoup de détermination. C’est une grande militante communiste qui disparaît et dont je veux saluer la mémoire”, a salué Christian Favier, président PCF du Conseil départemental du Val-de-Marne.
” Liliane avait un caractère bien trempé qui se distinguait par la franchise et la sincérité. Comme tous ceux qui l’ont rencontrée, je me souviendrai toujours de ses yeux bleus, de son sourire toujours présent et de ses éternelles Gitanes aux lèvres, comme de la sagesse et de la camaraderie qu’elle apportait dans toutes ses rencontres. Au sein de la fédération du Val-de-Marne, elle a plus particulièrement suivi la formation des cadres et plus particulièrement celle des femmes. Elle a toujours défendu la place des femmes dans les instances de direction du Parti permettant à de nombreuses camarades d’accéder à des postes de responsabilités, au sein de collectivités comme au sein du Parti”, a salué Fabien Roussel.
Fin 2014, la veuve de Georges Marchais s’était activement mobilisée avec son fils Olivier pour dénoncer la débaptisation de l’esplanade Georges Marchais à Villejuif, décidée un temps par le nouveau maire Franck Le Bohellec.
Dans la mémoire collective, le prénom de la militante avait été immortalisé dans une tirade de Georges Marchais restée célèbre. Ce dernier, évoquant avec passion les difficiles relations avec François Mitterrand concernant le programme commun, devant des Alain Duhamel et Jean-Pierre Elkabbach tout jeunes et ne pouvant pas en placer une, avait sorti un tonitruant “J’ai dit à ma femme, François Mitterrand a décidé d’abandonner le programme commun de la gauche, fais les valises, on rentre à Paris”, rapidement transformé par les humoristes et éditorialistes en un “Liliane, fais les valises”.
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