“Changeons les règles” C’est sous ce slogan que l’Université Paris Est Créteil (Upec) a inauguré ce lundi son premier distributeur de protections périodiques gratuites. Une première en Ile-de-France, née de la volonté d’étudiantes engagées pour lutter contre la précarité menstruelle,
“Nous n’allons pas demander le relevé d’imposition de toutes les étudiantes pour vérifier leur précarité“, motive Angèle Dequesne, secrétaire générale de l’association Penser le Monde, à l’initiative de cette première avec la Fédération des Associations de Créteil. Au total, dix distributeurs seront installés dans les différents sites du campus universitaire moyennant un investissement de 24 000 euros. Le premier a été inauguré ce lundi dans les toilettes mixtes de la Maison des Etudiants, avec une trentaine d’étudiants mais aussi les députés (LREM) Jean-François Mbaye et Guillaume Gouffier-Cha ainsi que Mathilde Panot (LFI).
“J’ai découvert récemment ce problème de précarité menstruelle en lisant les journaux, c’est un problème physiologique et un tabou, mais on est dans une université et les tabous ça n’existe pas”, expose Jean-Luc Dubois-Randé, le président de l’université. Selon un rapport du gouvernement, 1,7 million de femmes en France sont touchées par la précarité menstruelle.
Des protections bios et solidaires
L’approvisionnement a aussi été réfléchi, comme l’explique Angèle Dequesne qui a repéré sur internet l’entreprise de Gaële Le Noane, Marguerite & Cie, qui a déjà installé des distributeurs à l’université de Rennes. Cette ancienne orthophoniste propose des box de protections périodiques en coton 100% biologique, sans pesticides, sans chlore et sans plastique. “Quand j’ai vu les études sur la dangerosité des protections périodiques, je me suis dit : il existe du bio alors pourquoi ne pas en utiliser? J’ai lancé une box des protections périodiques en 2017 en me fournissant auprès de la marque Natracare. C’est une box solidaire à 9 euros, pour chaque achat, on donne à l’ASDF-Agir pour la Santé Des Femmes, qui distribue des kits d’hygiène à des femmes en situation de grande précarité et d’isolement. Les deux premières années étaient un peu difficile pour le financement, maintenant je reçois des offres de partout“, confie Gaële Le Noane.
Le distributeur qu’elle a mis en place dispose de recharges pour que les produits ne soient pas manipulés. Chaque association sera responsable des stocks d’un distributeur. “Au début certains avaient des a priori, craignant que des gens se servent tout de suite et qu’il ne reste rien mais je ne pense pas que ce sera le cas, au contraire”, estime Elias Troumi, membre de la Fédération des Associations de Créteil.
N'envoyez que des photos que vous avez prises vous-même, ou libres de tout droit. Les photos sont publiées sous votre responsabilité.