Reportage | | 19/12/2020
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Droits et réseaux sociaux: à Vitry-sur-Seine, les lycéens de Jean Macé débattent

Droits et réseaux sociaux: à Vitry-sur-Seine, les lycéens de Jean Macé débattent © Pablo Girard

Qu’est-ce que le droit à l’image ? Où commence le harcèlement en ligne ? Quelle différence entre liberté d’expression et injure publique ? Voilà des questions brûlantes dont ont débattu ce mercredi 16 décembre une vingtaine d’élèves du lycée Jean Macé à l’initiative de l’association locale Jeunes Solidaires du Val-de-Marne et l’association étudiante de la Clinique Juridique de la Sorbonne.

« C’est un projet qu’on prépare depuis un long moment, on a fait plusieurs réunions pour donner nos idées, et puis on s’est dit qu’on n’avait pas assez d’informations sur les réseaux sociaux, alors que ça nous concerne directement » motive Kenza, en terminale au Lycée Jean Macé et membre de Jeunes Solidaires 94. C’est à l’initiative de cette association vitriote, composée de lycéens et d’étudiants qui œuvre dans l’humanitaire et la réussite pour tous, que la rencontre-débat a pu avoir lieu. Pour la mettre en œuvre, ils se sont associés à Clinique Juridique de la Sorbonne, une association d’étudiants en droit à l’Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne « Ils nous ont contactés en septembre et on a monté un partenariat avec une convention. L’idée est de fournir des connaissances juridiques et de faire de l’éveil citoyen » détaille Yeliz Inci, secrétaire générale de l’association. Elle et trois “cliniciens” ont donc animé les débats durant plus de deux heures.

«On peut toujours se défendre en disant que c’est une blague? »

Au programme : droits sur Facebook, Twitter et autres réseaux sociaux, protection des données personnelles au droit à l’oubli, droit à l’image, responsabilité des réseaux sociaux, devoirs en tant qu’utilisateur, prévention de la diffamation, du cyberharcèlement, ou encore de l’apologie de crimes… Le tout à partir de cas pratiques.

«On peut toujours se défendre en disant que c’est une blague? », se demande une élève en évoquant le harcèlement à caractère sexiste sur Twitter. « Ce sera au juge de trancher mais on considère déjà que l’infraction est caractérisée puisque on sait que la personne insultée va voir le tweet et que ça va lui produire un effet », répond la clinicienne. « Et s’il y a une remarque sexiste dans une œuvre artistique ? » rebondit Gwen, en seconde : « Selon la forme d’expression, l’appréciation du juge sera plus ou moins forte. En général, quand c’est un film ça ne pose pas de problèmes en revanche, si c’est du rap on est beaucoup plus sévère », estime l’étudiante.

Yeliz et Bilal présentent un cas pratique

“Je vais faire plus attention à ce que je diffuse “

« C’était très intéressant on a appris plein de nouvelles choses. Je pense qu’on n’est pas assez informé sur ces questions », réalise Marwa, en terminale. «J’ai beaucoup aimé la partie sur les droits d’auteur. Je vais faire plus attention à ce que je diffuse désormais», ajoute Raja, également en terminale. «Je veux faire du droit l’année prochaine et cela m’a donné encore plus envie ! », s’enthousiasme Grace.

Un projet de “clinique citoyenne” locale au long cours dans l’ensemble du territoire

Ce débat-conférence est la première étape d’un projet de « clinique citoyenne » que vont porter tout au long de l’année les membres de Jeunes solidaires 94. Pour préparer et animer des ateliers mensuels sur diverses thématiques juridiques, ils ont ainsi mobilisé une cinquantaine d’étudiants en droit venus de tous horizons (anciens de l’association, étudiants de différentes facs parisiennes, de Sciences Po, membres de la Clinique Juridique de la Sorbonne). « On va essayer de toucher les jeunes qui n’ont pas accès aux droits ou qui n’en ont pas connaissance. L’objectif est de transmettre au maximum, de montrer ce que sont les droits dans la vie quotidienne, de vulgariser tous les aspects de la vie en fait » détaille, Elisa, 22 ans, en année de césure après des études en droit et économie.

En prenant conscience de leur droits et de leurs devoirs, « les jeunes pourront comprendre leur rôle et leur responsabilité dans la société, le pouvoir et l’importance qu’ils ont. On veut promouvoir la participation citoyenne » enjoint Samuel Gaël Komesha, président de Jeunes Solidaires 94.

Les ateliers, qui commenceront en janvier, ont vocation à essaimer, d’abord dans les quartiers politique de la ville et lycées de Vitry puis dans les autres établissements du territoire Grand-Orly Seine Bièvre. « Au-delà de cette année, on aimerait bien que ce projet soit porté dans les quartiers politique de la ville du département et du territoire », espère Samuel. Sont également prévues des visites culturelles pour « émanciper » et « donner des codes » ainsi que la réalisation d’une œuvre de street-art.

https://www.facebook.com/citoyensendevenir

https://www.instagram.com/jeunes_solidaires/

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