Voilà déjà une quarantaine d’années que Champigny-sur-Marne se chauffe en partie grâce aux eaux souterraines du Dogger. Pionnière de la géothermie, la ville devrait étendre prochainement son réseau avec un nouveau puit au niveau du stade René Rousseau. Le projet est soumis à enquête publique du 23 novembre au 23 décembre. C’est le moment de donner son avis.
Actuellement, le réseau de géothermie alimente 7000 logements et équipements communaux. Son extension sur 9 kilomètres supplémentaires doit permettre de chauffer 7000 logements supplémentaires et éviter un peu plus de 9000 tonnes de CO2 par an.
Enquête publique jusqu’au 23 décembre
L’enquête publique porte sur une demande d’autorisation d’un permis de recherche de gîte géothermique à basse température sur les communes de Champigny-sur-Marne, Saint-Maur-des-Fossés, Joinville-le-Pont, Nogent-sur-Marne, Le Perreux-sur-Marne et Bry-sur-Marne ainsi que sur une autorisation d’ouverture de travaux de forage sur la commune de Champigny-sur-Marne.
Dossier complet et espace de concertation en ligne sur le site dédié à l’enquête publique
Le nouveau doublet de puits (l’un pour l’extraction, l’autre pour la réinjection) se situera dans le quartier des Plants, à l’emplacement du stade René Rousseau, sur une surface de 8 000 m² sur toute la partie sud du site. En cas d’autorisation puis succès des forages, un permis d’exploitation sera demandé pour une durée initiale de 30 ans, qui pourra être prolongé par période de 15 ans, délivré après une nouvelle enquête publique, si des modifications substantielles sont apportées au projet par rapport au dossier initial. Le projet nécessitera d’autres autorisations (permis de construire,…).
Géothermie : comment ça marche?
Pour rappel, la géothermie consiste à aller chercher la chaleur naturellement présente dans les entrailles de la terre pour l’exploiter. Cette énergie propre et gratuite permet de diminuer le recours aux énergies fossiles et de diminuer la facture de chauffage. En Ile-de-France, un gisement aquifère, contenu dans les calcaires du Dogger, dispose d’une eau dont la température s’élève entre 56 et 85 °C à environ 2 km sous nos pieds. Pour exploiter cette chaleur, des puits sont creusés pour pomper cette eau chaude, un peu salée et corrosive car il s’agit historiquement d’eau de la mer, retenue depuis l’époque du Jurassique moyen, il y a 170 millions d’années, entre deux couches d’argile. Une fois pompée, cette eau chaude circule dans un circuit fermé sur lui-même. En fin de parcours, l’eau, refroidie, repart dans la terre via un autre puit. Ce premier circuit d’eaux du Dogger est connecté avec un second réseau d’eau douce, via un échangeur dont le principe est de mettre en contact les deux eaux sans qu’elles se mélangent, en les faisant circuler de part et d’autres de plaques en titane. C’est le réseau d’eau douce qui circule dans les équipements puis les logements, après d’autres échangeurs.
“Les principaux enjeux relevés par la mission régionale d’autorité environnementale (MRAe) sont la protection des eaux superficielles et des nappes souterraines, la gestion de la pollution des sols, les nuisances sonores pendant la phase de chantier, la réduction des émissions de gaz à effet de serre et la qualité de l’air”, indique l’Autorité environnementale qui a produit un avis détaillé.
Le marché public global de performance a été confié par l’établissement public campinois de géothermie (EPCG) au groupe Coriance, qui assure déjà l’exploitation du premier réseau dont la centrale se situe sur le plateau, au Bois l’Abbé. Le montant de l’investissement est estimé à 37,6 millions d’euros.
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