Justice | | 23/11/2020
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Explosion mortelle à l’usine de Gennevilliers: le procès renvoyé

Explosion mortelle à l’usine de Gennevilliers: le procès renvoyé

Il était 4h20 du matin ce 7 avril 2010 lorsqu’une explosion dans un four à très haute température de l’usine Mersen de Gennevilliers a fait un mort et douze blessés.

Ce lundi 23 novembre, le procès pour homicide et blessures involontaires du groupe Mersen (ex-Carbone Lorraine) a été renvoyé pour irrégularités de procédure, une déception pour les victimes qui attendent “de tourner la page”.

L’affaire a été reportée à la demande de la défense au nom des “irrégularités” constatées dans l’ordonnance qui avait renvoyé le directeur du site et le groupe Mersen devant le tribunal correctionnel de Nanterre.

“Le tribunal a conscience pour les victimes des difficultés engendrées par cette décision qui a néanmoins pour but d’avoir un débat qui puisse se tenir dans la régularité de la procédure et un échange loyal entre les parties”, a expliqué la présidente en espérant la tenue d’un procès dans un “délai pas trop lointain”.

L’explosion s’était produite le 7 avril 2010 vers 04H20 dans un four à très haute température autour duquel s’affairaient personnel de l’usine, pompiers et policiers qui tentaient de maîtriser un incendie survenu une heure plus tôt. Elle avait provoqué la mort d’un salarié de 51 ans, qui faisait partie de l’équipe de pompiers de l’usine, spécialisée dans la fabrication de composants comme des freins pour les TGV ou des systèmes d’atterrissage pour Airbus, et avait blessé douze autres personnes.

“Ce sont des victimes dont la vie a été brisée et qui sont forcément déçues du renvoi de la procédure au juge d’instruction”, a réagi l’avocate de deux policiers et quatre pompiers, Me Charlotte Massé. “Cela fait dix ans qu’ils vivent leur calvaire et ils vont encore devoir attendre plusieurs mois avant d’avoir une décision pénale”.

“Nos vies, ça fait dix ans qu’elles sont en pause, c’est tout le monde qui en pâtit, on a tous besoin de tourner cette page”, a abondé à ses côtés Mathieu P., un ancien sapeur-pompier de 33 ans qui a subi des greffes aux jambes après avoir été brûlé lors de l’explosion.

Le directeur du site et le groupe Mersen sont tous les deux poursuivis dans ce dossier pour avoir violé de manière “manifestement délibérée une obligation de sécurité ou de prudence dans le cadre du travail”. Il leur est notamment reproché d’avoir remis en fonctionnement un four “sans vérification de sa conformité”, de ne pas avoir fourni de formation adaptée aux salariés face aux risques spécifiques à ce type de four et de ne pas avoir mis en place “un dispositif efficient de lutte contre les incendies et explosions”.

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