En visite sur le chantier de Marne Europe à Villiers-sur-Marne, la ministre val-de-marnaise Emmanuelle Wargon a annoncé le déblocage de 12 millions pour achever la dépollution du site dans le cadre du fonds friche et confirmé que ce fonds subventionnerait aussi les dépollutions du collège Saint-Exupéry de Vincennes et Josette et Maurice Audin à Virty-sur-Seine.
Le temps était compté ! Il ne restait que quelques jours avant que le marché de dépollution de la ZAC des Boutareines, confié par l’aménageur Epa Marne à l’entreprise Colas et sa filiale déconstruction et gestion des déchets Picheta, n’expire faute de financement.
«Lorsque nous avons démarré le chantier, nous nous sommes aperçus que le taux de pollution des sols était bien supérieur aux sondages que nous avions effectués au départ. Les volumes de déchets (amiante, hydrocarbures,…) et leur profondeur ont complexifié l’opération et considérablement alourdi le coût total. L’addition se chiffrait à 35 millions d’euros de dépollution sur un projet à 90 millions d’euros. La vente de charge foncière ne suffisait pas à équilibrer le projet. L’opération allait se planter fin septembre faute de pouvoir trouver 12 millions d’euros», a résumé Laurent Girometti, directeur général d’Epa Marne à Emmanuelle Wargon, ministre déléguée au logement venue sur place pour annoncer que le site allait être le premier bénéficiaire du fond friche de l’État.
«Marne Europe est une opération exemplaire. Cela répond à la nécessité de limiter l’étalement urbain et l’utilisation de terres agricoles en bâtissant sur les friches, des zones d’activité mixtes. Pour créer la ville de demain, il faut limiter le coût de la dépollution, c’est la raison pour laquelle, une partie du plan de relance nous a permis de créer ce fond friche doté de 300 millions d’euros. Pour Villiers-sur-Marne, nous allons débloquer immédiatement 4 millions d’euros puis 8 millions d’euros échelonnés sur les prochaines années», a annoncé la ministre.
De nombreux élus locaux ont pris part à cette visite ministérielle. Si la plupart se réjouissent de cette intervention de l’État, certains considèrent cela comme un juste retour des choses. «Cette décharge a été pilotée par la direction départementale de l’Équipement puis les terrains ont été vendus par l’État à l’aménageur en occultant le fait que ce site était pollué», remémore Jacques-Alain Bénisti. «Pas de responsabilité de l’État», tranche Emmanuelle Wargon.
Des situations à débloquer dans les collèges du Val-de-Marne
La ministre déléguée au logement, qui n’a pas manqué l’occasion de rappeler son attachement à son département de résidence (elle vit à Saint-Mandé), a expliqué que ce fond friche allait permettre de réactiver certains dossiers locaux bloqués à cause des coûts de traitement de la pollution. «Je pense en particulier au collègue Saint-Exupéry de Vincennes. Les discussions avec le département vont pouvoir reprendre mais il faudra que tout le monde face un bout du chemin ! Même chose pour le collège Josette et Maurice Audin à Vitry-sur-Seine. En revanche, pour le collège Assia-Djebar à Ivry-sur-Seine, il y a la responsabilité des travaux menés en dehors des règles de l’art et qui rendent aujourd’hui la dépollution d’autant plus compliquée», a détaillé la ministre.
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