Après quelques mois de répit, la maison de retraite intercommunale de Fontenay-sous-Bois se prépare à une nouvelle vague de Covid-19. Des membres du personnel ne présentant jusqu’à maintenant aucun symptômes, ont été diagnostiqués positif au coronavirus.
Dans le hall d’accueil de la résidence Hector Malot à Fontenay-sous-Bois ce mercredi matin, deux personnes âgées font la causette pendant qu’une dame a avancé son fauteuil roulant près d’un patio pour profiter de la fine brise. La veille, Magali Rineau, directrice adjointe de la maison de retraite intercommunale (MRI) et responsable du site a pris la décision, en concertation avec ses équipes et l’ARS (Agence régionale de santé), d’interdire les visites aux familles pour une durée de 7 jours minimum. «Tous les critères sont réunis pour que cela redémarre. Nous avons recommandé au personnel revenant de vacances et ayant eu des contacts risqués de se tester. Deux agents ont été diagnostiqués positif. Ils étaient asymptomatiques et ont travaillé au contact des résidents. Pour le moment, personne n’a manifesté de symptômes mais nous avons entamé des dépistages. En attendant les résultats, nous essayons d’isoler les chambres où il y a des doutes», explique la directrice adjointe. Les médecins et infirmières de la résidence réalisent les tests sur les résidents puis les confient pour analyse à un laboratoire voisin. Ils bénéficient d’un coupe-file pour obtenir les résultats plus rapidement.
80 résidents décédés au printemps
La MRI qui regroupe quatre établissements (les résidences Malot et Dame Blanche à Fontenay-sous-Bois, la résidence des Murs à Pêche à Montreuil et la résidence la Seigneurie à Saint-Mandé), et fait partie du Groupement des Ehpad publics du Val-de-Marne, ne veut pas revivre le pic épidémique du printemps dernier. Sur les 486 résidents accueillis dans ces structures, 40% ont été contaminés, et 80 sont décédés. D’autant que des efforts considérables ont été fait pour veiller à ce que les seniors ne décompensent pas après cette période critique. «C’est très difficile avec un public concerné par des troubles cognitifs de savoir comment ils se sentent. Nous avons veillé à l’évolution de leur poids, de leur moral. Cette démarche a bien fonctionné puisque nous n’avons pas observé de surmortalité depuis avril», poursuit la responsable.
Dans le contexte d’inquiétude autour d’une deuxième vague de coronavirus en Ehpad, Magali Rineau appelle le gouvernement à réformer leur modèle économique, déplorant un manque de moyens chroniques, aggravé par le pic épidémique. «Nous nous finançons grâce à la tarification à l’acte, il est donc déterminant pour assurer l’équilibre de notre budget de maintenir un taux d’occupation suffisant. Or, la surmortalité de ce printemps a entraîné une perte de recettes qui n’a pas été compensée par l’ARS. Cela a un coup d’accompagner la vieillesse ! La société est-elle prête à perdre ses parents, ses grands-parents ? Au cours de ces dernières décennies, l’espérance de vie a augmenté, la dépendance et les besoins en soins également, mais les moyens ont baissé. Il est temps de rouvrir ce débat et d’agir!»
«Des avances de trésorerie ont été demandées au Conseil départemental du Val-de-Marne pour pouvoir continuer à fonctionner mais d’autres établissements n’ont pas eu cette possibilité et ont dû se déclarer en cessation de paiement. Le système a atteint ses limites et doit être complètement repensé», renchérit Jean-Philippe Gautrais (FG), maire de Fontenay-sous-Bois venu visiter la résidence.
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