Au-delà des questions d’organisation physique et pédagogique pour mettre en œuvre le protocole sanitaire renforcé de manière effective dans les collèges et lycées, la logistique d’entretien et de nettoyage, également stratégique pour limiter la propagation du coronavirus, constitue aussi un défi, compliqué par les absences d’agents territoriaux, qu’ils soient cas contacts ou atteints du Covid-19. Un véritable casse-tête pour les collectivités.
«On nous a demandé de nettoyer nous-mêmes les poignées de portes car l’équipe chargée de la propreté est incomplète, mais on ne nous a pas donné d’équipement de protection ni même informés de la nature du produit que nous devions utiliser. Impossible de savoir s’il s’agit d’un virucide», explique, en colère, une enseignante du collège Daniel Féry de Limeil-Brévannes, parmi les établissements dont les enseignants ont fait valoir leur droit de retrait. A Villeneuve-Saint-Georges, un professeure du lycée François Arago assure quant à lui que la direction de l’établissement souhaiterait que les élèves nettoient eux-mêmes leurs tables car il manque un à deux agents sur l’équipe de huit. De quoi exaspérer les équipes pédagogiques.
Du côté des collectivités en charge des collèges (les conseils départementaux) et lycées (conseil régional), cette logistique relève du casse-tête alors que les absences d’agents liées à l’épidémie se multiplient. «A l’image des taux de diffusion du virus dans dans notre région, nos agents sont tout autant exposés. Par conséquent, dans les établissements où ils doivent être 7 ou 8, il peut arriver que l’effectif passe à 5 ou 6. Le programme de travail est alors réparti en fonction du constat. Pour les consignes et l’organisation, il y a tellement d’acteurs dans un collège que cela peut venir de n’importe qui et contredire nos directives. La situation est plus compliquée qu’en juin, lorsque nous avions rouvert après le premier confinement, parce que cette fois-ci, le virus circule davantage», explique-t-on au cabinet de la présidence du Conseil départemental du Val-de-Marne. La collectivité se réunit quotidiennement en cellule de crise pour répartir les effectifs supplémentaires et pallier les absences. Les retards de remplacement peuvent être dus à une remontée d’information Covid ou cas contact trop tardive. Dans plusieurs cas, le département a même dû faire appel à des prestataires extérieurs, démarche qu’il se refuse en temps normal. «Jusqu’à maintenant, notre organisation a fait ses preuves puisque nous n’avons fermé aucun établissement. La vraie menace pour nous serait de venir à manquer de personnel de restauration», s’inquiète-t-on au département.
Même constant au Conseil régional d’Île-de-France, et mêmes palliatifs. «Nous avons créé en septembre un fonds d’urgence ressources humaines pour les lycées, initialement doté de 2 millions d’euros mais que nouus augmenterons en fonction des besoin, afin que les chefs d’établissements puissent recourir à l’intérim pour remplacer rapidement les agents absents sur de courtes durées. Nous avons recruté depuis la rentrée 240 agents supplémentaires (120 en septembre puis 120 en octobre qui ont pris leur poste lors de cette rentrée de Toussaint)», détaille-t-on au cabinet de la présidence de la région.
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