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Environnement | Ile-de-France | 07/02/2020
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Grève à l’incérateur : le Syctom chiffre l’impact à 10 millions d’euros

Grève à l’incérateur : le Syctom chiffre l’impact à 10 millions d’euros © Mathieu Genon

Depuis le jeudi 23 janvier à 22h, les trois incinérateurs (l’Etoile verte à Saint-Ouen, Isséane à Issy-les-Moulineaux et Ivry/ Paris XIII à Ivry-sur-Seine) du syndicat intercommunal de traitement des déchets, le Syctom, sont à l’arrêt suite à un appel à la grève de la CGT Energie pour protester contre la réforme des retraites. Le Syctom vient de publier un communiqué pour faire un point de situation et évaluer l’impact du mouvement social.

“Ces trois usines traitent chaque jour les déchets de 6 millions d’habitants, soit 6000 tonnes par jour, rappelle le Syctom. Face aux risques que ce blocage fait courir en terme de salubrité et de sécurité publique et sur la demande de Jacques Gautier, Président du Syctom, le préfet de Région et le préfet de Police ont pris deux arrêtés de réquisition du personnel nécessaire pour permettre le libre accès des bennes sur les trois usines et le transfert des ordures ménagères vers des centres d’enfouissement et la remise en service des fours d’Isséane. Une nouvelle demande de réquisition vient d’être faite par le Syctom pour que les fours d’Ivry-sur-Seine soient également rallumés”, poursuit le syndicat qui indique avoir toujours pu accueillir les bennes dans ses centres et proposé des solutions de remplacement. “La collecte dans les 84 communes de banlieue s’est d’ailleurs effectuée normalement depuis le début du mouvement. Les déchets accumulés sur les trottoirs à Paris sont eux imputables à un mouvement de grève des éboueurs parisiens”, détaille le Syctom.

10 millions d’euros d’impact

Le Syctom chiffre ensuite les conséquences du mouvement. “Depuis l’arrêt des fours le 23 janvier, 5000 tonnes de déchets (soit l’équivalent du contenu de 1000 bennes de collecte !) ont été enfouies chaque jour, essentiellement en Seine-et-Marne et dans le Val d’Oise. Ces déchets, produits par les habitants de la zone urbaine dense de la Région parisienne sont envoyés en zone rurale et définitivement enfouis avec une capacité très faible de décomposition. Plus de 200 gros-porteurs sillonnent chaque jour les routes d’Ile-de-France pour transporter ces déchets dans les centres d’enfouissement avec des conséquences importantes en terme de pollution : 50 Tonnes de CO2 émises chaque jour”, chiffre le syndicat. “Ce blocage a également un impact sur les approvisionnements en énergie de la CPCU, la Compagnie Parisienne de Chauffage Urbain, qui chauffe des milliers d’appartements et bâtiments publics, dont tous les hôpitaux de l’APHP. La fourniture de chauffage et d’eau chaude ne pouvant pas être arrêtée et la vapeur fournie par le Syctom représentant 45% des apports en énergie de la CPCU, celle-ci a dû avoir recours à l’achat d’énergies fossiles pour assurer la continuité du service. Ce sont, chaque jour, 10 millions de KWh de vapeur qui n’ont pu être livrés, soit l’équivalent de 900 tep (tonnes équivalent pétrole)”, poursuit le Syctom qui évalue le coût de la grève à 700 000 euros par jour (500 000 euros de dépenses supplémentaires ainsi que 200 000 euros de perte de recettes). “Cette grève va ainsi coûter plus de 10 millions d’euros au Syctom et donc aux contribuables franciliens”, prévient le syndicat.

De son côté, la CGT Énergie a voté, ce lundi 3 février, la prolongation de son mouvement dans les centres d’incinération et entend de rien lâcher pour faire annuler le projet de réforme des retraites qui a démarré son examen au parlement.

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